Economie

Hors impact de la crise en Ukraine, les importations du blé dur explosent de 93,9%

Hors impact de la crise en Ukraine, les importations du blé dur explosent de 93,9%

Les chiffres de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI) publiés aujourd’hui mardi 13 avril 2022 montrent que la balance commerciale alimentaire a enregistré au cours du mois de mars de l’année 2022 un déficit de 268,4 millions de dinars (MD).

Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+11,4%), du sucre (+191,9%) et des huiles végétales (+32,2%).

Les exportations de l’huile d’olive ont progressé de 40,7%, une véritable manne pour les exportateurs agissant en monopoles-rentiers et spéculant sur les prix bas des agriculteurs, même si le marché local souffre d’une terrible pénurie en huiles végétales et même si la population consomme, par ailleurs, des huiles classées parmi celles de la plus mauvaise qualité au monde.

Les données statistiques montrent que les prix des produits céréaliers (blé dur, blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 25% et 94% par rapport à l’année dernière. Ces prix ont subi une croissance depuis juillet 2021. L’impact de la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a pas encore été ressenti.

Les prix à l’importation des céréales ont connu une hausse de (+93,9%) pour le blé dur, (+41,6%) pour le blé tendre, de (+50,2%) pour l’orge et de (+25,7%) pour le maïs.

Notons que « Tunisie Numérique » a publié à la fin de la dernière semaine une synthèse d’un rapport récent du département US de l’agriculture sur la situation de la production et des besoins annuels en céréales en Tunisie qui a indiqué que sur le plan des échanges commerciaux, il est attendu que les importations des céréales atteignent 2,1 millions de tonnes (MT) en 2022/23 et ce, sur la base d’une consommation qualifiée d’ « inélastique ».

Cette inélasticité revient au fait qu’en Tunisie, les seuls aliments abordables pour les centaines de milliers des ménages pauvres sont les pâtes. Le pays est classée deuxième sur le plan mondial en consommation de pâtes (17 kg/an par habitant), avant le Venezuela avec une consommation de 13 kg/an par habitant.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a coupé la Tunisie de son fournisseur de blé principal, aggravant la situation déjà difficile du pays, souligne le rapport US. Avant l’invasion, la Tunisie a fait face à des prix de fret élevés, à une sécheresse en Afrique du Nord qui augmente la demande d’importations de blé, et à une situation économique fragile qui a affaibli la capacité de l’Office des Céréales à importer des céréales.

Avec la perte des fournisseurs de la mer Noire, la Tunisie sera désormais obligée de supporter les coûts supplémentaires associés à la perte d’environ 30 pour cent de l’approvisionnement mondial de blé exportable. Malgré les inquiétudes concernant la capacité de la Tunisie à payer le blé importé en 2022/23, les parties prenantes de l’industrie locale signalent que la demande d’importation tunisienne restera inélastique, conclut le département US.

L’estimation d’importation comprend la supposition que la Tunisie maintiendra des stocks équivalents à environ 3 mois d’approvisionnement, c’est-à-dire la quantité nécessaire pour assurer une chaîne d’approvisionnement ininterrompue.

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