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Ennahdha a démoli Fakhfakh pour rien, la Tunisie le paye cher, et si Saied le ramenait…

Ennahdha a démoli Fakhfakh pour rien, la Tunisie le paye cher, et si Saied le ramenait…

Après la disgrâce de l’ancien chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, pour laquelle Yassine Ayari a été pour beaucoup, après que la machine de l’INLUCC, sous la houlette de Chawki Tabib, l’a déchiqueté, après que la moulinette de la justice est passée pour “enrichissement illicite et soumission d’une fausse déclaration, etc.”, après que sa famille a été éclaboussée à tort, l’affaire Fakhfakh fait pschitt. L’ancien chef de gouvernement s’en tire avec un non-lieu. Tout ce raffut politico-judiciaire pour rien. On est déjà passé à autre chose, dans ce tourbillon médiatique qui emporte tout sur son passage, même la voix de la raison. Reste les dégâts, très sérieux, pour l’homme, sa famille et aussi pour la Tunisie qui a raté le coche, une fois de plus, parce que Ennahdha a pris un malin plaisir à flinguer un gouvernement qui aurait peut-être pu nous sauver la mise…

Ce qu’on retient c’est un immense gâchis. Un homme marqué dans sa chair par l’opprobre et un pays qui s’est payé un psychodrame de trop, avec des changements de gouvernement dont il n’a pas les moyens. Qu’a gagné la Tunisie en brisant l’élan de Fakhfafh, piétinant la présomption d’innocence ? Rien. Le gouvernement de Hichem Mechichi qui est venu après a explosé en plein vol – il a tenu à peine 10 mois, Fakhfakh encore moins, près de 6 mois- et le pays ronronne depuis avec la très effacée Najla Bouden. Le chef de l’Etat, Kais Saied, a voulu s’offrir un maximum de garanties en s’offrant les services d’une commise de l’Etat sans tache, à l’arrivée on aura une cheffe de gouvernement absolument pas taillée pour ce job incroyablement difficile.

On avait compté le fiasco Fakhfakh parmi les échecs du président de la République – après tout c’est lui qui l’avait choisi à la surprise générale, comme Mechichi d’ailleurs -, in fine ce ne fut pas un mauvais choix. On pourra refaire le film des milliers de fois : Est-ce que Fakhfakh, qui avait plutôt bien démarré, aurait pu changer le destin du pays s’il était resté ? Etc. Etc. La seule question qui vaille maintenant c’est si Kais Saied corrigera le tir en ramenant Fakhfakh à la Kasbah, ou ailleurs, maintenant qu’il a été publiquement réhabilité…

La question est loin d’être farfelue. Au point où en est la Tunisie il ne faut fermer aucune porte, même la plus improbable. C’est un luxe que le pays ne peut pas se payer.

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