Economie

La conférence des ministres des finances africains n’intéresserait pas la Tunisie

La conférence des ministres des finances africains n’intéresserait pas la Tunisie

Les perturbations causées par la pandémie de COVID-19 ont précipité environ 55 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté en 2020 et ont annulé plus de deux décennies de progrès en matière de réduction de la pauvreté sur le continent, indique le Rapport économique sur l’Afrique 2021 (ERA2021) lancé, le 15 mai 2022 en marge de la Conférence annuelle des ministres des finances, de la planification économique et du développement (CoM2022), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Dakar, au Sénégal.

Intitulé : « Lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité en Afrique pendant la pandémie de COVID-19 », le rapport montre, selon un communiqué officiel, que la pandémie a causé des pertes d’emplois, réduit les revenus et encore plus limité la capacité des ménages à gérer les risques. On estime que 12,6 % de personnes de plus sont susceptibles d’être poussées dans la pauvreté en une seule année de plus que le total combiné des pauvres supplémentaires depuis 1999.

Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe de la CEA et Économiste en chef à la CEA, déclare que le rapport analyse les répercussions de la COVID-19 en termes de pauvreté mais apporte une nouvelle dimension soulignant la vulnérabilité en Afrique. Il apporte l’élément d’analyse centrée sur les personnes de ce qui s’est passé pendant la COVID-19 et de ce que nous devons faire pour garantir que la population vulnérable soit protégée en termes de filet de sécurité sociale et de mise en place des bonnes politiques.

Tout en présentant les principales conclusions du rapport, Adrian Gauci, Chargé des affaires économiques, à la CEA, déclare que les pays africains ont réagi aux effets de la pandémie de COVID-19 sur la pauvreté en partie par le biais de politiques budgétaires et monétaires expansionnistes pour maintenir la consommation et la demande globale et empêcher les entreprises de fermer et d’enregistrer des pertes d’emplois.

« Une contribution majeure du rapport est l’accent mis sur la centralité du risque et de la vulnérabilité aux chocs dans la conception des stratégies de réduction de la pauvreté en Afrique », déclare Gauci.

Le rapport appelle à « un besoin urgent d’explorer des régimes d’assurance innovants et abordables, y compris des initiatives stratégiques axées sur le marché qui peuvent assurer les pauvres contre les chocs futurs. Il note que la collaboration entre les gouvernements et le secteur privé est primordiale.

Selon le rapport, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est une opportunité pour mieux construire l’avenir. La plupart des pays africains dépendent encore des exportations de matières premières et des importations de biens essentiels tels que les denrées alimentaires et les produits pharmaceutiques.

Néanmoins, aucun responsable tunisien n’a été présent à la grande manifestation économique africaine – la Conférence annuelle des ministres des finances, de la planification économique et du développement (CoM2022) – bien que la Tunisie dispose de deux ministères, l’une pour les finances, l’autre pour l’économie.

Les experts et représentants des instances gouvernementales nombreuses d’appui à ces ministères et autres concernées par l’économie et les finances ont été aussi aux abonnés absents. Ceci montre le degré très avancé du relâchement de la diplomatie économique tunisienne.

Le désintérêt tunisien à la manifestation illustre également l’écart entre le discours officiel annonçant sans cesse la « volonté » de dynamiser les échanges avec l’Afrique et la réalité d’absence totale des politiques au continent.

Le volume des échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays africains, à l’exception des pays arabes, ne dépasse pas 2% pour les exportations et 0,5% pour les importations.

Même si ces échanges ont connu une évolution ces dernières années, elles demeurent en deçà des attentes des opérateurs économiques et ce, en dépit de l’adhésion de la Tunisie début 2020, au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA)  et de la ratification en juillet de la même année, de la convention relative à la création de la ZLECA, dont l’objectif est de mettre en place une zone de libre-échange d’envergure mondiale, capable de réunir plus de 1,2 milliard de personnes pour un PIB qui dépasse 2.500 milliards de dollars.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut