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Ce qu’a écrit “Le Monde” sur la crise entre Tunis et Rabat et la relation avec Alger est terrible

Ce qu’a écrit “Le Monde” sur la crise entre Tunis et Rabat et la relation avec Alger est terrible

Le journal français Le Monde s’est invité dans le bras de fer diplomatique entre Tunis et Rabat, par le prisme des liens très spéciaux entre les deux pays amis et frères que sont l’Algérie et la Tunisie. Et le moins qu’on puisse dire est que le traitement de ce dossier ne plaira pas à Alger et encore moins aux autorités tunisiennes…

L’article, intitulé «L’ombre portée de l’Algérie sur une Tunisie fragilisée» et qui a été mis en ligne hier jeudi 15 septembre, est parti des égards du président tunisien, Kais Saied, à l’endroit du leader des sécessionnistes du Polisario, Brahim Ghali. C’était lors de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), organisée par la Tunisie le 26 août dernier.

D’après le journal français, la «crise diplomatique entre Rabat et Tunis (…) se nourrit de l’emprise croissante d’Alger sur son petit voisin oriental en quasi-banqueroute financière». Le chef de l’Etat tunisien aurait même concédé «un joli cadeau diplomatique à Alger en s’abstenant en octobre 2021 – aux côtés des Russes – lors du vote d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies relative au Sahara occidental, dont la formulation était jugée par les Algériens» comme favorable aux intérêts du Maroc.

Kais Saied, à la tête d’un pays «au bord de la banqueroute financière a fini par accéder à certaines requêtes de l’Algérie», qui l’aurait rétribué en échange de son abstention à l’ONU avec «un prêt de 300 millions de dollars». Autre illustration de la dite «perméabilité de Tunis aux injonctions algériennes» : Alger a «continué d’actionner deux moyens de pression afin de sécuriser le verrou tunisien. En premier lieu, l’arme du gaz algérien dont la Tunisie tire 99 % de son électricité. Et, en second lieu, la fermeture de la frontière, pénalisant lourdement l’économie tunisienne, en particulier le secteur touristique», toujours selon le journal français.

En se rendant en Algérie pour prendre part à la fête de l’indépendance et en recevant en grande pompe à Tunis le chef des séparatistes du Sahara occidental, «il n’est pas impossible que M. Saïed ait cherché à être agréable aux yeux d’Alger», a confié un ancien diplomate tunisien. Toutefois la posture du «grand frère» algérien «n’est pas sans incidence sur la souveraineté de la Tunisie», commente le journal…

Un expert marocain en stratégie militaire a embrayé en déclarant que depuis l’accession de Saied à la magistrature suprême, en 2019, «la Tunisie a clairement perdu sa souveraineté en matière de politique étrangère… Il est clair que le régime algérien lui dicte désormais sa volonté, en tout cas sur le dossier du Sahara»…

L’ire du Maroc contre le chef de l’Etat tunisien «est vouée à durer, jetant une ombre sur les équilibres stratégiques d’un Maghreb à la stabilité déjà fragilisée par la fracture algéro-marocaine», affirme le journal français…

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