Economie

A cause de l’endettement, la Tunisie parmi les 20 pays les plus vulnérables au changement climatique

A cause de l’endettement, la Tunisie parmi les 20 pays les plus vulnérables au changement climatique

Les études sont unanimes, les dégâts engendrés par le changement climatique dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du tourisme et d’autres créneaux vitaux sont extrêmement pesants. L’inaction climatique coûte très chère. Les efforts d’adaptation et de limitation du fléau du changement climatique représentent de vraies opportunités pour un développement durable.

Située au cœur de la Méditerranée, une des régions les plus exposées aux effets négatifs du changement climatique, la Tunisie est particulièrement vulnérable aux phénomènes climatiques extrêmes. Cependant, le pays n’est pas en mesure de déployer des efforts d’atténuation de ces phénomènes puisqu’il n’a pas les moyens de la faire en raison de l’ampleur de sa crise de dette

 

Une dette élevée limite l’action contre le changement climatique

Certains des pays les plus vulnérables au changement climatique seront confrontés à une forte augmentation des paiements du service de la dette au cours des deux prochaines années, ce qui entravera leur capacité à investir dans la protection contre le changement climatique et à renforcer leurs économies, indique un récent rapport de recherche.

Le groupe des pays vulnérables comprend 55 économies exposées au changement climatique. Les pays de ce groupe s’attendent à ce que les paiements du service de la dette atteignent 69 milliards de dollars d’ici 2024. Si les prévisions se concrétisent, la hausse deviendra la plus élevée de la décennie en cours, selon les calculs du V20 – Groupe d’étude des vingt pays les plus vulnérables – et du Boston University Global Development Policy Center qui ont publié le rapport.

Actuellement, les paiements du service de la dette s’élèvent à 61,5 milliards de dollars, ce qui pourrait dépasser celui de 2023, ajoute le rapport. Les problèmes mondiaux actuels tels que l’inflation, la pandémie de COVID et la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourraient obliger ces pays à réduire leurs dépenses de développement économique pour se protéger de l’impact du changement climatique.

Le rapport a observé qu’il y a eu un changement dans la structure des créanciers de nombreux pays vulnérables au changement climatique. Les 686,3 milliards de dollars de dette publique extérieure dus par les 20 pays les plus vulnérables ont vu l’entrée de plus de créanciers privés. Ces créanciers détiennent actuellement plus d’un tiers de la dette tandis que la Banque mondiale et d’autres institutions multilatérales en détenaient un cinquième chacune.

Importance de la viabilité de la dette

Pour faire face à la situation, les auteurs du rapport ont exhorté le Fonds monétaire international à intervenir et à améliorer son analyse de viabilité de la dette. Ils ont demandé au FMI de rendre compte des risques climatiques auxquels sont confrontés les pays vulnérables.

La Tunisie fait partie des 20 économies les plus vulnérables au changement climatique à cause de sa crise de la dette à côté de la Barbade, le Cambodge, le Costa Rica, l’Éthiopie, le Honduras, le Liban, le Maroc, le Népal, les Philippines, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan, la Tanzanie, la Tunisie, Tuvalu et le Vietnam.

Notons que d’après les experts, trois secteurs critiques de l’économie tunisienne sont particulièrement vulnérables au changement climatique : l’agriculture, la pêche et le tourisme.

Ils assurent que le pays est très exposé à l’élévation du niveau de la mer et à l’augmentation de la salinité et de l’acidification. Le secteur agricole pourrait accuser des pertes économiques équivalant à 5-10% du PIB sectoriel d’ici 2030 en raison du changement climatique et ce, en se réfèrent à différents scénarios.

Les pertes résultent des impacts combinés de la dégradation des ressources en eau et des nappes phréatiques, de la baisse des rendements, de la réduction de la superficie des cultures arboricoles et céréalières et de l’augmentation des risques d’incendie. Le tourisme qui représente 14,2% du PIB risque de perdre – à cause de l’élévation du niveau de la mer et de la réduction des zones de plage – un capital productif de 3,6 milliards de dinars et près de 1000 emplois par an.

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