C’est le fait politique du moment et il porte les germes de l’union sacrée qui avait permis à la gauche de finir en tête aux législatives anticipées de juin et juillet derniers. Le dernier sondage Harris interactive pour le magazine Regards dit que 26% des personnes interrogées pourraient choisir un candidat du Nouveau front populaire (NFP) si toutes les forces de la gauche se coalisaient de nouveau pour la prochaine présidentielle…
Il faudra donc que cette candidature soit adoubée par La France insoumise (LFI), les communistes, les socialistes, les écologistes, Raphaël Glucksmann (Place publique) et François Ruffin (Picardie debout). Avec ça la gauche que certains avaient enterrée un peu trop vite se hisserait au deuxième tour du scrutin présidentiel. Elle ferait face au champion du Rassemblement national (RN, extrême droite), que ce soit Marine Le Pen, frappée d’inéligibilité par un premier jugement, ou Jordan Bardella. Tous les deux sont crédités de 34% au premier tour, un chiffre stable.
Le candidat du la Macronie ne ferait pas mieux que 19% des voix, que ce soit les anciens Premiers ministres Édouard Philippe, qui ronge son frein depuis longtemps, ou Gabriel Attal. Quant aux Républicains – la droite -, englués dans un combat fratricide entre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, ils sont crédités d’à peine 10%. Pourtant Retailleau se donne beaucoup de mal pour briller, quitte à se faire beaucoup d’ennemis en France et ailleurs.
Si la gauche avait la mauvaise idée de partir en ordre dispersé, LFI et son candidat, à priori Jean-Luc Mélenchon, ne recueilleraient que 8% des voix. Le candidat commun des autres partis ferait beaucoup mieux, 20%. Donc même dans cette hypothèse la candidature d’union pourrait se hisser au second tour face au RN, toujours crédité de 34% des voix. De quoi attiser les bruits sur une réédition du Front des dernières législatives.
La chose aiguise les appétits. L’ex-insoumise Clémentine Autain, qui siège maintenant avec les écologistes au Parlement, a pris position après la publication de ce sondage : Elle “candidate à représenter l’ensemble de la gauche” et les Verts. Idem du côté de la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier, qui pointe cette enquête comme la confirmation de ses orientations depuis des mois. “Notre électorat le demande, alors qu’est-ce qu’on attend?“, a-t-elle posté sur X.
Les socialistes sont dubitatifs sur l’alignement de Mélenchon derrière un autre candidat de la gauche que sa personne. Le Parti socialiste a rendez-vous en juin prochain pour se choisir un chef ; le congrès départagera le Premier secrétaire Olivier Faure, le président des députés Boris Vallaud et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. Après ça la gauche et la France y verront beaucoup plus clair pour 2027…
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