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France-Algérie : Attention, le favori de la présidentielle française insiste pour déchirer l’Accord de 1968

France-Algérie : Attention, le favori de la présidentielle française insiste pour déchirer l’Accord de 1968

Que la chose vienne de la cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, n’étonne personne ; c’est ainsi depuis le Front national, l’ancêtre du RN, une création du papa de Marine, Jean-Marie, qui a fait les horreurs que l’on sait durant la guerre d’Algérie. Mais que l’attaque vienne de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, archi favori pour l’élection présidentielle de 2027 – selon tous les sondages -, c’est beaucoup plus problématique pour l’avenir des relations entre la France et l’Algérie. Et ce n’est pas la première fois que Philippe suggère d’enterrer le pacte historique qui lie les deux pays depuis leur conflit sanglant…

En juin dernier l’ancien Premier ministre et candidat à la succession d’Emmanuel Macron avait provoqué un tollé en déclarant publiquement qu’il fallait en finir avec l’Accord de 1968 lequel accorde des droits spéciaux en France aux ressortissants algériens. Il a remis ça hier dimanche 10 septembre, sur une grande chaîne privée française. Selon lui le texte qui encadre l’immigration algérienne en France «n’a plus de sens» en 2023.

La perspective qu’un tel revirement atomise ce qui reste des relations diplomatiques avec l’Algérie n’effraye pas outre mesure, il fonce préférant sans doute bétonner ses voix à droite et à l’extrême droite pour le prochain scrutin. Après ça le déluge. «Ce traité a été fait en 1968 dans une histoire entre la France et l’Algérie qui avait été très longue, très compliquée, très dure, très tendue, mais très intense», a rappelé Philippe…

Dans le temps il y avait une «croissance économique forte» et «l’envie d’organiser» le débarquement des citoyens algériens en France, dit-il. «Aujourd’hui, plus de 55 ans après, les conditions sont totalement différentes» et «nos relations avec l’Algérie ne sont pas normalisées. Et la pression migratoire s’inscrit dans une logique différente de l’époque», a-t-il indiqué.

«Nous pouvons dire au pouvoir algérien que vous défendez vos intérêts, vous avez vos contraintes et ils sont respectables. Nous aussi, nos intérêts et nos contraintes sont respectables». C’est comme ça que le candidat à la présidentielle de 2027 envisage la suite des événements une fois élu. Inutile de vous dire que la chose sera très mal reçue par le président Abdelmadjid Tebboune, lui qui a différé à moult reprises sa visite prévue à Paris en mai 2023, avant de le zapper complètement.

Certes les relations économiques sont au beau fixe, avec de bons indicateurs sur les échanges commerciaux, mais pour la diplomatie et la politique c’est le calme plat. Le bras de fer a été déclenché en septembre 2021 par la réduction de moitié des visas accordés aux Algériens au motif que les autorités traînaient des pieds pour rapatrier leurs ressortissants éjectés par la France. Les choses s’étaient calmées en décembre 2022 suite à la visite du ministre français de l’Intérieur à Alger. Mais l’exfiltration de la militante algérienne Amira Bouraoui avait tout envoyé valser en février 2023.

Théoriquement la crise diplomatique est enterrée depuis avril 2023, avec le retour à Paris de l’ambassadeur d’Algérie, et il était même question que Tebboune débarque en France en juin dernier. Depuis rien de notable entre le président français et son homologue français Emmanuel Macron…

En décembre 2022 le chef de l’Etat algérien martelait dans un entretien avec le Figaro que l’Accord de 1968 avait recueilli l’adhésion forte des deux parties et qu’il fallait s’y conformer. Tebboune défendait «une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins». Les bruits émis par le favori à la présidentielle française indiquent une toute autre voie, le chemin vers la discorde.

 

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