L’huile d’olive se fait plus rare par les temps qui courent, du fait de la sécheresse. Donc forcément l’or vert est âprement disputé sur les marchés internationaux, au grand bonheur des producteurs tunisiens. Cet engouement a nécessairement un prix pour les consommateurs tunisiens, déjà malmenés par l’inflation qui sévit partout. Aux problèmes du moment les citoyens devront ajouter un litre d’huile d’olive vendu à 25 dinars le litre, et encore on parle du produit vendu en vrac.
C’est ce qui nous pend au nez. La mauvaise nouvelle a été lâchée ce mardi 15 août, sur une radio privée, par le vice-président de la Chambre régionale des propriétaires d’huileries de Sfax, Morsi Chaâbane. Et le fait d’annoncer que la prochaine récolte sera encore moins bonne que la précédente ne fait qu’accentuer la ruée vers le produit, et donc les tarifs renchérissent automatiquement. Et oui, l’offre et la demande continuent de dicter leur loi.
Si on y ajoute le fait que depuis mai dernier le ministère de l’Agriculture a ouvert la porte aux exportateurs privés pour commercialiser l’huile d’olive en vrac, au titre du quota annuel de la Tunisie auprès de l’Union européenne, il y aura très peu de place pour la bourse maigrichonne du consommateur tunisien…
Il faudra se rabattre sur ce qu’avait dit l’ancien ministre de l’Agriculture Samir Bettaïeb en 2017. Face à la flambée des prix il avait lâché, sans doute pour tenter de mettre un peu de baume au coeur des citoyens : “De toute façon l’huile d’olive n’est pas gravée dans les traditions culinaires du pays“.
Le ministre avait essuyé un torrent de critiques virulentes suite à ce commentaire malheureux. Mais à ce prix-là (25 dinars le litre) il faudra peut-être se résoudre à oublier pendant un certain temps l’huile d’olive. Enfin, ça c’est la voix de la raison, il n’est pas dit qu’elle triomphera de l’appel du ventre…
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