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Afrique du Sud : La présidente du Parlement arrêtée pour corruption, une bombe à moins de 2 mois des élections

Afrique du Sud : La présidente du Parlement arrêtée pour corruption, une bombe à moins de 2 mois des élections

C’est un scandale de plus dont se serait bien passé l’ANC (Congrès national africain) à moins de 2 mois des élections législatives – le 29 mai prochain. Le 26 mars 2024 on vous parlait des enquêtes autour de faits de corruption attribués à la présidente du Parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula. Elle a fini par plier et démissionner pour, dit-elle, se consacrer entièrement à sa défense devant la justice. Ce jeudi 4 avril, tôt dans la matinée, elle s’est présentée à un poste de police au sud de la capitale, Pretoria. Elle a été placée en détention. Le fait qu’elle appartienne au Comité exécutif national (NEC) du tout-puissant parti de Nelson Mandela ne la sauvera pas…

De toute façon même si elle ne s’était pas rendue Mme Mapisa-Nqakula aurait été cueillie par la police. En effet ça fait plus de 2 semaines que les services de police fouillent dans la vie de cette dame pour faire la lumière sur des informations très embarrassantes. Les enquêteurs ont perquisitionné sa maison dans un quartier chic de Johannesburg.

Après la descente de la police elle avait déposé en urgence une demande pour bloquer toute arrestation, qu’elle jugeait “illégale” au regard des preuves matérielles très “minces“. La justice l’a déboutée mardi 2 avril. Elle savait donc que son arrestation était imminente. La juge, qui officie dans un tribunal de Pretoria, a dit qu’un suspect ne peut “invoquer la faiblesse des charges retenues et empêcher son arrestation“. La magistrate a pointé “l’indulgence” des pouvoirs publics, qui ont laissé libre la Présidente du Parlement depuis la perquisition.

L’affaire ne traînera pas, Mme Mapisa-Nqakula comparaîtra dans la journée devant un tribunal de Pretoria, a précisé Henry Mamothame, porte-parole du Parquet national sud-africain. Il a ajouté qu’une douzaine de chefs d’accusation de corruption et blanchiment pèsent sur la dame de 67 ans. Elle est accusée, entre autres, d’avoir touché de grosses sommes d’argent de la part d’un industriel militaire quand elle était ministre de la Défense (2014-2021).

Compte tenu de la gravité des accusations très médiatisées dont je fais l’objet, je ne peux pas continuer à ce poste” au Parlement, a-t-elle argué dans sa lettre de démission. Mais elle a souligné que son départ n’est “en aucun cas une indication ou un aveu de culpabilité“, “je maintiens que je suis innocente et je suis déterminée à rétablir ma réputation“, a-t-elle martelé.

Reste les déflagrations politiques pour l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid (en 1991). Les héritiers de Mandela payeront cher ce énième scandale, qui s’ajoute aux écarts de conduite du président sud-africain, Cyril Ramaphosa et de son prédécesseur, Jacob Zuma. Tous les sondages disent que pour la toute première fois la majorité parlementaire pourrait être balayée par les tollés successifs à cause de la corruption, endémique dans le pays et un bilan socio-économique désastreux.

Le Parlement qui sortira du prochain scrutin élira le président de la République. Autant dire que les négociations avec les autres partis seront très rudes si l’ANC perd sa majorité absolue. Les opposants ne feront aucun cadeau à Ramaphosa. La deuxième économie d’Afrique pourrait entrer dans un long cycle d’agitation politique et institutionnelle après des décennies de stabilité.

 

 

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