L’Algérie est passée maître dans l’art de mettre à profit ses atouts et la conjoncture mondiale pour pousser ses pions. Alger exigeait plus d’investissements européens dans le pétrole et le gaz pour faire monter la cadence des livraisons ; “si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous», avait dit en juin dernier dans le journal allemand Der Spiegel le ministre algérien de l’Energie Mohamed Arkab. Alger aura ces investissements et bien plus…
C’est le principal engagement qui est sorti de la visite en Algérie de Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et vice-président de la Commission européenne. «Nous souhaitons développer cette relation ensemble avec l’Algérie, pas seulement pour le présent, pas seulement pour le gaz aujourd’hui, mais en regardant vers le futur, en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables», a dit Borrell hier lundi 13 mars.
«C’est le futur. Ce futur là pour l’Algérie est très prometteur, puisque l’Algérie a un énorme potentiel dans le domaine des énergies renouvelables (…). L’énergie est sans doute un domaine où nous avons un partenariat qui fonctionne bien», a ajouté le responsable européen…
Alger certes fait déjà affaire avec le géant italien Eni pour hausser la part des énergies renouvelables mais cette annonce de l’UE met la barre très au-dessus.
Jusqu’ici les Etats-membres de l’UE n’avaient d’yeux que pour le Maroc en matière d’investissements sur les énergies renouvelables, l’Algérie va entrer dans la danse. C’est la condition pour que les Européens continuent de couvrir leurs arrières en attendant que les énergies alternatives montent en puissance. Une affaire qui prendra un paquet d’années. Alger a le temps de voir venir et surtout du temps pour bien remplir ses coffres.
«[Environ] 90 % des exportations de gaz algérien partent vers l’Europe, et nous savons que nous pouvons compter sur l’Algérie, qui est un partenaire fiable et il l’a été dans des moments difficiles», a conclu Borell. Les Européens savent ce qui leur reste à faire : Signer de gros chèques pour investir en Algérie…
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