On l’a appris comme ça, dans le Journal officiel (JORT) : la Tunisie a contracté un crédit auprès de son frère et voisin, l’Algérie. On n’en saura pas plus, ni sur le montant ni sur les modalités de remboursement. Tout ce qu’on sait c’est que cette affaire a été officiellement actée le 1er décembre 2022. Après la petite cachotterie sur le don libyen de pétrole le gouvernement récidive avec cette mystification autour d’un prêt qui engage, tout de même, tout un pays et que les citoyens devront rendre.
Se rabattre sur le JORT pour savoir ce qui se trame derrière les murs feutrés de nos centres de décision, ce n’est pas ça qu’avait promis la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, au Syndicat des journalistes (SNJT). Mais manifestement l’exécutif est incurable à ce niveau. Bon, cette fois au moins il a eu «l’amabilité» d’ébruiter – un peu – le coup de main algérien dans le Journal officiel. Rappelons que pour le don de pétrole c’est l’ambassade libyenne à Tunis qui l’avait annoncé après un long mutisme des autorités locales.
Ce mépris pour notre droit à l’information il faudra s’y faire manifestement. Dans la tête de nos autorités informer leurs concitoyens dans les règles de l’art est un luxe qu’elles ne peuvent pas se payer. La Tunisie baigne dans un mépris total des us et coutumes des démocraties dignes de ce nom…
Vous avez dit devoir d’information et transparence ? Pas plus tard que le 8 décembre 2022 le chef de tout l’Etat, Kais Saied, a fait le voyage jusqu’en Arabie saoudite, un déplacement annoncé la veille du départ, alors qu’il est de la plus haute importance pour la Tunisie…
On en est là. La chose a été copieusement dénoncée, décriée. En vain.
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