L’occupant du palais de Carthage, Kaïs Saïed, a convoqué ce jeudi 1er juin la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, pour lui faire part de ses réflexions. La discussion a surtout porté sur la bonne marche du gouvernement et les équilibres financiers. Le président de la République a souligné l’urgence de requinquer les finances publiques à travers de nouveaux outils qui ont pour cap justice et paix sociale. Lesquels précisément ?
Là Kaïs Saïed a repris l’argumentaire exposé lors de sa rencontre avec les universitaires, avec pour toile de fond la citation d’Omar Ibn Al Khattab : «Si je l’avais su avant j’aurais pris l’excédent d’argent des riches pour le distribuer aux pauvres»…
De là à dire que le chef de l’Etat songe à une nouvelle taxation ou carrément à l’impôt sur la fortune (ISF) il n’y a qu’un pas. Rappelons qu’il avait dégainé l’ISF en décembre 2021 puis l’avait rangé dans les tiroirs. Et depuis il n’est pas revenu sur le sujet, en tout cas pas publiquement, ça se saurait vu le caractère détonnant de ce dossier.
Le président a continué sa démonstration en ces termes : «au lieu de supprimer les subventions au nom de la rationalisation il est plus judicieux d’instaurer des taxes supplémentaires pour ceux qui bénéficient de la compensation sans se plier aux diktats étrangers». Il a ajouté que la Tunisie avait déjà opté pour ce système depuis les années quarante, ce qui a donné naissance à la Caisse de compensation. C’est dit.
Ballon d’essai dans la perspective d’un vrai ISF ou juste une petite réflexion à haute voix ? L’avenir nous le dira. Ce qui est certain c’est que la sortie de Saïed sera copieusement commentée, surtout dans les cercles directement concernés par la chose, je parle des nantis évidemment…
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