Economie

Balance commerciale : préalables pour un équilibre pérenne

Balance commerciale : préalables pour un équilibre pérenne

La tendance déficitaire de la balance commerciale tunisienne ne cesse de régresser. Ceci intervient dans un contexte où le développement de l’économie nationale requiert des fondamentaux forts en termes d’équilibre du secteur extérieur, d’une part, et de la mutation du tissu sectoriel existant en un écosystème créateur de valeur et d’emploi, de l’autre.

La rationalisation des importations, tout comme l’amélioration des exportations, sont incontournables pour assurer ce développement tout en restant compétitifs sur plus d’un secteur. Cependant, des solutions efficaces permettant de retrouver un équilibre pérenne de la balance commerciale et de faire des échanges commerciaux un catalyseur de la relance de l’économie en Tunisie, sont plus qu’importantes.

Allègement du défi commercial

L’économie tunisienne scelle un allègement de son déficit commercial de 53,5%, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS) en novembre 2023, en rythme mensuel. Il est question d’un pas supplémentaire vers le rétablissement de l’équilibre financier du pays. A titre informatif, le déficit commercial renvoie à la situation dans laquelle un pays importe plus de biens et de services qu’il n’en exporte.

Par ailleurs, le déficit commercial, évalué à 929,3 millions de dinars, a connu une chute spectaculaire par rapport aux 2000,8 millions de dinars enregistrés en octobre 2023. Le taux de couverture, indicateur clé de la santé économique, a connu une ascension impressionnante de 13,8% par rapport au mois précédent, atteignant ainsi un taux de 85,4%. L’amélioration rapportée par l’INS n’est pas fortuit étant donné qu’elle est le résultat d’une stratégie économique judicieuse.

Perspectives de développement

Ceci renvoie, cependant, à quelques propositions. C’est ainsi et alors que 85% du commerce extérieur se réalise avec les pays de l’UE, ce commerce Nord/ Sud est équilibré, sous l’angle de l’impact net sur la balance commerciale. Par contre, le déficit avec certains pays est colossal. Il est urgent de rationaliser les importations de la Tunisie dans le respect de ses engagements internationaux. Il en va de même de certaines des activités en Tunisie.

Il est important, dans ce contexte, de moderniser les filières importatrices qui sont à l’origine du déficit commercial. Sur la période 2010-2021, les filières qui sont à l’origine, en moyenne, de 79% du déficit commercial sont les filières agroalimentaire, chimique, métallurgie – sidérurgie, bois et papiers et l’énergie.

Deux axes apparaissent prioritaires pour traiter le déficit lié aux importations excessives de ces filières : « rapatrier » et développer en Tunisie les activités de transformation en prolongement des importations des produits alimentaires et de la production agricole et ne plus se limiter à des exportations de produits non transformés et concentrer les IDE sur l’ensemble sur ces filières et internationaliser la production.

Il est crucial, également, de renforcer les filières exportatrices. Les filières qui sont fortement exportatrices et qui ont encore un fort potentiel de croissance sont les suivantes :

  • La filière textile, habillement, cuir et chaussures, au niveau de laquelle le renforcement de la chaine de valeur et la diversification de la production est à la fois nécessaire et possible. Ce secteur reste un domaine privilégié de coproduction avec les industriels européens.
  • Et la filière mécanique et électrique, au niveau de laquelle la restauration et le renforcement de la compétitivité sont nécessaires avec l’attraction d’opérateurs d’envergure comme, à la fois, cibles et moteurs de la dynamique qu’elle doit connaitre.

De ce fait, on note que des secteurs et des filières, pas ou trop peu exploités. Les questions portant sur les conséquences des mutations technologiques et la nécessaire reconfiguration et dynamisation de quelques secteurs vers une production à forte valeur ajoutée doivent avoir des réponses claires au travers d’une politique affirmée par des actions concrètes sur le terrain.

Les secteurs et filières automobile, aéronautique, textile, habillement, cuir, chaussures, chimique, agroalimentaire, énergies renouvelables et le digital regorgent d’opportunités d’investissement et la coproduction avec des partenaires européens et non européens pouvant constituer un levier pour leur développement.

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