Economie

BM : Les monopoles augmentent vertigineusement les prix par rapport au marché international

BM : Les monopoles augmentent vertigineusement les prix par rapport au marché international

La Banque Mondiale (BM) vient de publier un rapport d’évaluation de la situation économique en Tunisie, intitulé Réformes économiques pour sortir de la crise.

Au volet des perspectives de croissance, le rapport de la BM indique que selon les prévisions, et vu les rigidités économiques, financières et monétaires qui ont été présentées et analysées, la reprise économique en Tunisie continuera à être lente.

La BM prévoit une croissance économique de 3.5% pour 2022 et 2023. Le niveau du PIB en volume de 2019 ne serait ainsi atteint qu’en 2024. Cette prévision suppose que l’économie reviendra à son potentiel – modeste – d’avant la crise après que la pandémie ne soit sous contrôle, précise-t-on.

D’après l’Institution Financière Internationale (IFI), la baisse progressive du déficit budgétaire devrait se poursuivre à moyen terme, pour atteindre 5 à 7% du PIB en 2021–23, grâce à la couverture vaccinale, et ce, à condition de maintenir la trajectoire modérément positive des dépenses et des recettes.

On souligne, tout de même, que cela suppose le maintien des recettes fiscales (en % du PIB) constants, une maitrise de l’évolution de la masse salariale ainsi qu’une réduction des transferts et subventions pour compenser le coût croissant du service de la dette. Après une stabilisation aux alentours de 6% en 2020 et 2021, le déficit courant devrait se creuser, selon les prévisions de la BM, légèrement pour fluctuer entre 7 et 7.5% du PIB en 2022 et 2023 grâce à la reprise des échanges et en supposant le maintien du prix du pétrole à son niveau actuel.

Néanmoins, on assure que les risques pour les équilibres externes restent élevés, notamment la lenteur de la reprise des exportations (le tourisme notamment), compte tenu de l’impact assez lourd de la pandémie sur les capacités des entreprises.

En somme, le rapport de la BM affirme que les prévisions présentées comportent de fortes incertitudes dans la mesure où la reprise dépendra de plusieurs facteurs, à savoir la capacité du gouvernement à : 1. Contenir l’évolution de la pandémie, à travers particulièrement, la poursuite des efforts de vaccination ; 2. Parvenir à financer les déficits publics et le remboursement de la dette et maintenir la stabilité macroéconomique du pays ; et 3. Décongestionner les principaux goulots d’étranglement de l’allocation optimale des ressources qui comprennent les restrictions à l’accès aux marchés ainsi que les barrières à la concurrence. Ceci est une condition nécessaire à l’accélération de la reprise.

Il a été noté par la BM que ces trois facteurs sont intimement liés : par exemple, la capacité du gouvernement à implémenter de façon vigoureuse et sans délais les réformes structurelles déterminera la capacité de la Tunisie à maintenir la confiance des investisseurs et de ce fait sa stabilité macroéconomique. En outre, une recrudescence éventuelle de la pandémie aura une influence négative sur la croissance et sur le cadre macroéconomique du pays.

Dans l’un de ses précédents rapports, la BM a révélé que les marchés tunisiens sont caractérisés par de multiples restrictions à la concurrence qui résultent en un environnement dans lequel les entreprises ne peuvent pas être concurrentielles et ne peuvent pas croitre sur la base de leur capacité productive et/ou la qualité de leurs services.

Les conclusions de l’IFI soulignent que la concurrence est fortement contrainte en Tunisie, à cause d’un mélange d’obstacles réglementaire et monopoles légaux, un appui privilégié pour les entreprises publiques, et un contrôle des prix extensif. Les sociétés survivent en manipulant l’environnement réglementaire à leur avantage et au détriment des consommateurs et la performance économique générale.

La BM explique qu’en fait, ces obstacles mènent à des prix plus élevés pour les consommateurs et les entreprises, comme le corroborent de nombreux exemples : le prix de la banane et le prix des grains de café torréfiés qui sont les deux à peu près deux fois plus cher en Tunisie par rapport au marché international, le prix des pneus de voiture, qui est de 30 à 50% plus élevé que le prix international, le prix des appels téléphoniques internationaux, qui est de 10 à 20 fois le prix du marché international, le prix des billets d’avion qui est estimé 30 à 50% plus élevé qu’ailleurs, ainsi de suite.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut