Société

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse: Les magistrats expriment leur ras-le-bol [Vidéo]

Une conférence de presse a été tenue aujourd’hui en présence des magistrats et des composantes de la société civile pour s’entretenir au sujet de l’indépendance du pouvoir judiciaire ainsi que les réformes qui pourraient être mises en place pour améliorer la performance du corps judiciaire.

Les intervenants sont revenus, par la même occasion, sur les discours du président de la République Kais Saied en lien avec le pouvoir judiciaire.

A ce titre, le président du CSM Youssef Bouzakher a défendu l’indépendance du pouvoir judiciaire faisant savoir que plusieurs parties politiques et académiques avaient réclamé la dissolution du CSM.

Le CSM ne constitue pas un danger pour l’Etat et s’il s’agit d’un péril imminent il faut le dire directement” a t-il dit en réponse à ces demandes.

Pour sa part, le président de la Cour des comptes Nejib Ktari a dit qu’il n’est pas question de porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Ktari s’est attaché également à l’indépendance administrative et financière de la Cour des comptes appelant à préserver cet acquis pour protéger l’image de la Tunisie à l’étranger.

Saida Chebbi, la vice présidence du conseil de l’ordre judiciaire a dénoncé toute forme d’ingérence dans le pouvoir judiciaire par le biais des décrets présidentiels exprimant son attachement aux textes constitutionnels.

Elle a, dans le même ordre d’idées, mis l’accent sur le rôle joué par le pouvoir judiciaire dans la lutte contre la corruption dénonçant la pression exercée sur les juges.

Émettant certaines réserves quant à la loi portant création du CSM, le vice-président du Conseil de l’ordre administratif Abdelkarim Rajeh a avoué que le corps judiciaire en question était isolé.

Il a, cependant, révélé qu’il sera dorénavant ouvert sur son environnement.

D’autres intervenants ont pris la parole au cours de l’événement dont Ahmed Souab l’ancien juge du tribunal administratif ayant affirmé qu‘il n’est pas acceptable de mettre la main sur le pouvoir judiciaire dans le cadre d’une “dictature temporaire”.

Énumérant les combats qui ont été menés par les magistrats pour défendre l’indépendance de la justice, Souab a dénoncé le silence des représentants du corps judiciaire quant aux derniers discours de Kais Saied.

Il a, par ailleurs, appelé les dirigeants du CSM à lever le voile sur ce qui s’est passé et évoqué lors de la dernière rencontre avec le Chef de l’Etat.

Quant à elle, Raoudha Grafi la présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens (ATM) a appelé à préserver les acquis du pouvoir judiciaire.

” Deux scénarios sont plausibles: Défendre les acquis des magistrats ou aller vers l’inconnu” a t-elle déclaré rappelant que d’après Saied, la magistrature est une fonction.

Nous ne sommes pas loin de l’autocratie,  ajoute la même source.

Gradi a critiqué le régime politique qui pourrait être instauré par Kais Saied- la démocratie locale- révélant que les magistrats pourraient être nommés et limogés par des “comités”.

Ne cédez pas le pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif. Il ne faut pas attendre le 17 décembre. Il est temps de se mobiliser” a t-elle indiqué.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut