Dans la série des trains – le dernier épisode était aussi une histoire de train, en France – qui n’arrivent toujours pas à l’heure et que les Tunisiens attendent toujours il y a cette histoire de voyage, entre deux villes européennes. La déconvenue de ce malheureux, un Tunisien détenteur d’un visa schengen, nous en dit long, une fois de plus, sur le décalage entre la Tunisie, qui refuse de prendre le pli des progrès fulgurants et les autres…
Même à l’autre bout du monde – ou presque – les tares du pays nous suivent, nous accablent, nous martyrisent. Ce voyageur, exactement comme celui dont on vous a relaté le calvaire la fois dernière, a voulu prendre l’avion pour aller d’une ville européenne à une autre. Tout ce qu’il y a de plus banal. Là on lui fait état d’un petit excédent de quelques kilos, une quinzaine d’euros à casquer. Rien de bien méchant…
Il les avait, bien entendu, mais voilà : le paiement en espèces appartient déjà au passé dans ces contrées. Et patatras : la carte qu’il avait par-devers lui – une tunisienne – ne lui permettait pas de régler cette petite somme, parce que pas connectée au réseau international. On en est là. La Tunisie en est là, alors que le niveau technologique local permet aisément au pays de faire des sauts qualitatifs, alors que ses ingénieurs s’écoulent comme des petits pains à l’étranger et qu’on vient même les débusquer jusque chez eux, etc.
On en est là surtout parce que les pesanteurs locales font tout pour qu’on reste scotché derrière les autres, qui eux ont la volonté d’aller de l’avant et y vont énergiquement. Alors notre malheureux voyageur, exactement comme dans notre précédent épisode, a dû se résoudre à demander à un autre voyageur mieux loti – un Européen – de payer pour lui avec sa carte et de récupérer les 15 euros. Heureusement que ce Monsieur était là pour le titrer de ce mauvais pas qui peut vous pourrir un séjour…
Cela lui a surtout évité de se délester de ses chaussures, vestes et pulls pour rentrer dans les kilos exigés afin de pouvoir continuer sa route. Jusqu’à quand les citoyens tunisiens vont devoir supporter ces tracasseries et cette honte qu’ils traînent partout ? C’est aux autorités tunisiennes qu’il faut poser la question. De notre côté quand nous aurons une réponse nous vous aviserons…
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