Economie

Clandestins et violences : Un Aïd pas comme les autres à Sfax

Clandestins et violences : Un Aïd pas comme les autres à Sfax

La région de Sfax, en Tunisie, est devenue parmi les multiples points de départ de la Méditerranée pour les migrants vers l’Europe, avec une augmentation significative des départs depuis le début de l’année.

Malgré les plaintes de la population des méfaits de l’immigration clandestine, les flux de migrants se poursuivent sans relâche.

Flux incessants de clandestins

Selon l’agence européenne Frontex, le nombre d’entrées irrégulières de migrants dans l’Union européenne par la Méditerranée centrale a augmenté de 292% entre janvier et avril par rapport à la même période en 2022, atteignant 42165 personnes. Les principaux pays d’origine des migrants sont la Côte d’Ivoire (huit fois plus nombreux) et la Guinée (cinq fois plus nombreux).

De leur côté, les autorités tunisiennes ont intercepté 23093 personnes tentant de quitter les côtes du pays au cours des cinq premiers mois de 2023, soit une hausse de près de 220% par rapport à l’an dernier, selon les données du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

 

Selon le FTDES, 534 personnes ont péri ou sont portées disparues en mer au cours des cinq premiers mois de 2023, dont 90% étaient des Subsahariens. L’organisation souligne également l’augmentation du nombre de mineurs tentant la traversée.

 

Débordement de la situation

Malgré les discours du Président de la République Kaïs Saïed appelant à des mesures urgentes contre l’immigration clandestine, peu d’actions concrètes ont été prises pour endiguer les flux de migrants vers le pays.

Les autorités ont été critiquées pour leur clémence, libérant simplement les migrants ramenés au port de Sfax sans conséquences significatives. Les pêcheurs, témoins involontaires de ces drames, se retrouvent souvent dans l’incapacité de gérer les cadavres, tandis que les employés de la morgue font face à un afflux constant qui dépasse leurs capacités.

Complexité du trafic

Malgré les appels à une action plus ferme contre les trafiquants des migrants clandestins, ceux-ci continuent à opérer dans la région. Ils exploitent la détresse des migrants en les aidant à traverser la Méditerranée vers l’Europe, souvent dans des conditions dangereuses. Les trafiquants exercent un contrôle croissant sur les voies de passage pour mener leurs activités illicites.

Les migrants clandestins, de leur côté, se retrouvent pris au piège de ce trafic. Ils sont vulnérables aux abus, subissant souvent des extorsions de la part des trafiquants. En dépit des grands efforts qu’elles déploient sans relâche, les autorités locales semblent relativement dépassées par l’ampleur du phénomène, ce qui renforce l’emprise des trafiquants et leur permet de dicter leurs propres règles.

Cercle vicieux

Cette situation crée un cercle vicieux où les trafiquants et les migrants clandestins prospèrent tandis que les autorités œuvrent pour faire respecter la loi. Les conséquences en sont tragiques, avec des naufrages fréquents et des pertes humaines considérables. Les ressources limitées et les capacités insuffisantes des autorités locales entravent leurs grands efforts visant à démanteler les réseaux de trafic et à protéger les migrants vulnérables.

Cette situation met en évidence les activités lucratives des trafiquants des migrants, qui exploitent la demande croissante des migrants désireux de traverser le Sahara pour atteindre, en fin de parcours, le Sud de la Méditerranée. Malgré les risques et les obstacles rencontrés tout au long de leur périple, ces migrants continuent de risquer leur vie, poussés par leur détermination à rejoindre l’Europe, coûte que coûte.

Fabrication d’embarcations de fortune

Dans un développement inquiétant, des ateliers clandestins de fabrication d’embarcations de fortune ont été récemment découverts dans la région de Sfax, en Tunisie. Cette découverte met en évidence le rôle crucial que joue certains criminels opérant dans le trafic de migrants vers l’Europe, ainsi que les dangers auxquels sont confrontés les migrants qui entreprennent des traversées périlleuses.

Les autorités locales ont mené férocement des opérations de lutte contre ce trafic et ont réussi à identifier et à démanteler plusieurs ateliers clandestins impliqués dans la fabrication de ces embarcations de fortune. L’existence de ces ateliers témoigne de la sophistication des réseaux criminels impliqués dans ce commerce illicite.

Les embarcations souvent construites avec des matériaux de fortune et dépourvues de mesures de sécurité, sont utilisées par les trafiquants pour transporter les migrants vers les côtes européennes. Ces embarcations sont extrêmement dangereuses, exposant les migrants à des risques accrus de noyade et de détresse en mer.

Des ateliers dont le nombre est inconnu, contribuent à un véritable trafic dangereux qui engendre d’énormes profits pour les criminels qui en sont responsables. Les passeurs profitent de la demande croissante de migrations vers l’Europe, tirant parti des voies de transit terrestres et maritimes de la région. Les migrants, quant à eux, se retrouvent pris au piège dans un cercle vicieux d’exploitation.

Des affrontements entre migrants

La région de Sfax en Tunisie est le théâtre d’affrontements réguliers entre migrants clandestins, ajoutant une couche supplémentaire de tension et de violence à une situation déjà complexe. Ces bagarres entre migrants mettent en évidence les défis auxquels sont confrontées les autorités locales pour maintenir l’ordre et assurer la sécurité dans la région.

Le parquet de Sfax 2 a ordonné vendredi 23 juin courant, l’arrestation de quatre ressortissants subsahariens pour port d’armes blanches, violence et participation à une bagarre généralisée jeudi 22 juin courant à Menzel Chaker, entre deux groupes de subsahariens, qui s’est soldée par la blessure de l’un d’eux par couteau au niveau de la cuisse.

En outre, le décès suspect d’une autre fillette nigériane d’un an et huit mois, a été enregistré, et une enquête a été diligentée.

Les raisons de ces affrontements peuvent être multiples. Les différences culturelles, les tensions ethniques ou les rivalités entre groupes de migrants peuvent également contribuer à ces bagarres.

Ces affrontements non seulement exacerbent la violence dans la région, mais ils peuvent également créer un climat d’insécurité pour les habitants locaux. Les autorités déjà confrontées aux défis liés à la gestion des flux migratoires, doivent faire face à une augmentation des tensions internes parmi les migrants eux-mêmes.

Mécontentement face à la situation d’insécurité

La population de la deuxième ville du pays se soulève contre la violence croissante et exprime son mécontentement face à la situation d’insécurité. Les manifestations mettent en lumière les préoccupations de la population quant à la sécurité.

Les manifestants dénoncent la violence qui sévit dans la région et demandent des actions immédiates pour rétablir l’ordre et garantir la sécurité des habitants.

Les affrontements entre migrants clandestins et les conséquences de ces incidents, ont créé un climat d’insécurité qui pèse sur la vie quotidienne des résidents.

Un Aïd pas comme les autres

Hélas, cette année, l’Aïd Al-Idha à Sfax ne sera pas comme les autres. La présence importante de migrants clandestins et les problèmes de violence qui en découlent ont créé une atmosphère de tension et d’incertitude.

Ces événements ont également suscité des inquiétudes quant à la sécurité des habitants de Sfax dans un contexte marqué par une situation où les autorités locales œuvrent avec beaucoup de dévouement face à des difficultés multiples pour prendre des mesures adéquates permettant de maintenir l’ordre.

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