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Comment faire pour que le remède ne tue pas le malade ?

Comment faire pour que le remède ne tue pas le malade ?

Jusqu’où il ne faut pas aller trop loin pour guérir le malade. Tout le monde est d’accord sur l’état de l’économie tunisienne et le remède de cheval qu’il faut lui administrer pour la sauver. Les partenaires de la Tunisie parlent ouvertement de ces sacrifices. Le FMI et le G7 les exigent pour continuer à accompagner la Tunisie, et du côté de Tunis la cause semble entendue. Même l’UGTT, qui a la réputation de toujours demander et de ne rien donner, a accepté le principe de discuter de ce qu’il faut faire pour sauver le pays. Reste à mettre au point le bon dosage pour ne pas menacer la vie du malade…

Tout le monde en convient : il faut sauver le soldat Tunisie, pour moult raisons. Les mêmes qui ont fait que les amis et soutiens de la jeune démocratie la portent à bout de bras depuis sa dite Révolution. Ces soutiens commencent à émettre des signes de fatigue, de découragement, mais ils sont encore là et tendent la main. La Tunisie a certes beaucoup pêché en retardant plus que de raison les réformes, les sacrifices, en accumulant les dépenses publiques toxiques, mais est-ce une raison pour lui imposer tout de suite toute cette batterie de réformes en même temps ?

A trop tirer sur la corde elle pourrait casser net, et personne n’y a intérêt, ni la Tunisie ni ses partenaires étrangers, lesquels, rappelons-le, ont de gros investissements sur place. Les centaines d’entreprises françaises et italiennes installées en Tunisie en témoignent. Donc attention !

La Tunisie s’apprête, selon toute vraisemblance – et je ne vois pas comment elle pourrait y échapper -, à sabrer l’édifice des subventions publiques. Même le voisin algérien, qui est pourtant adossé sur des recettes pétrolières très confortables, n’a pas pu y échapper. Le hic en Tunisie c’est que la classe défavorisée et même la moyenne se sont paupérisées depuis janvier 2014. Si on lève d’un coup toutes ces subventions, cela va précipiter des centaines de milliers de citoyens dans l’extrême précarité. Autant dire qu’on aura les germes d’un cataclysme social…

La Tunisie devra solliciter ses amis, à commencer par la France et l’Italie, pour l’aider à convaincre le FMI de différer certaines réformes et de les étaler dans le temps. Il est temps pour la diplomatie tunisienne de montrer ce qu’elle a dans le ventre et de faire taire le déluge de critiques sur son inaction chronique…

 

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