A la une

Comment une école privée française humilie et casse les petits dont les parents ne peuvent pas payer

Comment une école privée française humilie et casse les petits dont les parents ne peuvent pas payer

Les pratiques de cette école privée française nichée quelque part dans la capitale, Tunis, en disent long sur les rapports sociaux qui virent vers les rapports de force, avec le règne absolu de la violence symbolique, sous l’arbitrage de l’argent. Et c’est encore plus révoltant et mortifère pour le lien social quand ça touche les enfants, l’avenir de la nation. Attention…

Cet établissement homologué par l’Etat français, que nous ne nommerons pas, facture la coquette somme de 15 000 dinars à l’année pour scolariser un petit. Durant “les années fastes”, dirons-nous, les parents réglaient l’ardoise sans broncher et tout allait bien, comme dans le meilleur des mondes. L’école privée roulait sur l’or. Mais voilà, la crise a frappé à la porte et pas qu’en Tunisie d’ailleurs. Alors les factures ont commencé à s’accumuler et certains parents se sont trouvés dans l’incapacité d’honorer les paiements. Leurs enfants le payeront cher.

La direction de l’établissement a poussé la cruauté – il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier – jusqu’à aller cueillir ces enfants en plein cours, devant leurs camarades, pour leur signifier que leurs parents n’ont payé. Donc on les sort de la classe pour les amener ailleurs – autant dire aller en prison dans la tête d’un petit – jusqu’à ce que leurs parents viennent les chercher. Un odieux chantage pour recouvrer les impayés. Mais ce n’est pas le pire, le pire ce sont les dégâts chez les petits.

Ô diable la psychologie infantile, le bien-être et l’équilibre des enfants, et tout le toutim, ce qui compte c’est l’argent, un point c’est tout. Ces petits on les a plongés brutalement dans notre monde, celui de la violence, la pire, celle qui détruit l’innocence de l’enfance. Brutalement ils apprennent qu’ils sont différents de leurs camarades, dont les parents ont les moyens de payer…

On les regardera toujours avec ces yeux là, même après que leurs parents auront réglé le passif. Un enfant ça n’oublie rien et ça peut se montrer très cruel, mais ils n’y sont pour rien, c’est l’âge qui le veut. En l’occurrence c’est la direction de cette école qui en porte la responsabilité.

Ostraciser un enfant pour si peu en faisant fi des dégâts psychologiques dans la durée, c’est proprement criminel. Il y avait d’autres voies pour mettre la main sur cet argent, avec des moyens “civilisés” et plus en adéquation avec les valeurs de la République française : Liberté, Egalité, Fraternité. Tout le monde se plaint du culte de la violence qui a gagné les esprits et s’est emparé de l’espace social, en faisant ça cette école privée l’alimente.

Rien ne justifie qu’on tombe aussi bas pour des sous. En agissant de la sorte cet établissement français très respecté se convertit à la couleur locale, teintée de violence symbolique systémique, alors qu’il était censé élever le niveau, indiquer la voie. C’est très regrettable…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut