Les paramètres de la dette extérieure de la Tunisie sont fortement corrélés à la situation économique du pays tout au long des années 1961-2022, c’est que révèle une note élaborée dernièrement par le Forum Ibn Khaldoun (FIKD) qui est un think tank tunisien spécialisé dans la réalisation des études dans le domaine de l’économie de développement.
La note intitulée « Principaux paramètres de la dette extérieure de la Tunisie (1961-2022) » et qui a été préparé en se basant sur des séries statistiques de l’Institut Tunisien de Compétitivité et des Etudes quantitatives et de la Banque Centrale de Tunisie a étudié cinq périodes qui ont été largement marquées par des évolutions typiques des paramètres de la dette extérieure, du revenu national disponible brut et des recettes courantes.
Socle économique érodé
Les statistiques montrent au fait que le taux de la dette extérieure par rapport au revenu national disponible brut s’est situé entre 2017 et 2022 à son plus haut niveau depuis 1961 en variant de 56,5% à 64,2% avec un pic historique de 70,0% en 2018.
Le FIKD indique, à cet effet, que le socle économique et des finances publiques relativement solide, constitué durant des décennies en Tunisie, n’a pas résisté aux événements connus à la suite de l’effondrement du régime politique en janvier 2011.
La période transitoire qui lui a succédé a entrainé une forte expansion des dépenses publiques, une importante détérioration de la balance des paiements, une dévaluation de 74% de la monnaie nationale (par rapport à l’euro entre 2010 et 2022) et un nouveau recours aux facilités du FMI.
C’est la troisième plus grande crise économique depuis l’indépendance après celles des années soixante et de la première moitié des années quatre-vingt, même si une légère détente est relevée à partir de 2019 au prix d’une importante récession en relation avec la crise sanitaire mondiale.
Impact de la crise mondiale
La crise sanitaire mondiale qui a secoué fortement l’économie tunisienne en 2020 et la guerre en Ukraine en 2022 qui a fortement perturbé le marché de l’énergie et des produits de base ont, selon la note du forum, accentué considérablement les pressions sur les équilibres financiers intérieurs et extérieurs du pays engendrant le passage des paramètres de la dette extérieure à un nouveau palier au cours des années 2020-2022.
La situation de la dette est encore plus préoccupante si l’on intègre la dette extérieure à court terme. L’encours de celle-ci a été multiplié par plus de six fois entre 2010 et 2022 passant de 7.2 milliards de D à 44 milliards de D, conclu la note du think tank.
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