Un environnement toxique accru par la chaleur
La chaleur estivale peut transformer l’habitacle des voitures en un véritable incubateur pour certains gaz toxiques, alertent les chercheurs. Une étude récente, publiée dans la revue “Environmental Science & Technology”, met en lumière le risque accru de libération d’une substance potentiellement cancérogène, le triphosphate d’adénosine (TCIPP), présente dans les matériaux ignifuges utilisés dans de nombreux composants intérieurs des véhicules.
Utilisé pour augmenter la résistance au feu des mousses utilisées dans les sièges et autres parties de l’habitacle, le TCIPP se retrouve émis dans l’air sous l’effet de la chaleur, mettant en péril la santé des passagers.
Des risques accrus pour les usagers réguliers
Les scientifiques de l’Université de Duke, de l’Université de Berkeley et de l’Université de Toronto ont observé que sous un climat normal, les concentrations de TCIPP sont comparables à celles trouvées dans une maison typique.
Cependant, avec la montée des températures, ces concentrations s’envolent, posant un risque significatif, particulièrement pour les chauffeurs professionnels et les familles avec enfants qui passent beaucoup de temps dans leurs véhicules.
Conséquences sanitaires potentiellement graves
La gravité de l’exposition au TCIPP n’est pas à prendre à la légère. Le Département de la santé des États-Unis a classé cette substance comme potentiellement cancérogène. Des tests sur des animaux ont montré que l’exposition à ce composé est liée à l’apparition de tumeurs au foie et à l’utérus. Remplaçant le TDCIPP, un autre retardateur de flamme déjà reconnu pour ses effets carcinogènes en Californie, le TCIPP pourrait ne pas être une alternative plus sûre.
Recommandations pour réduire l’exposition
Face à ces découvertes préoccupantes, les chercheurs conseillent plusieurs mesures pour limiter les risques. Parmi celles-ci, maintenir une température intérieure modérée et stationner les véhicules à l’ombre lorsque cela est possible, sont essentiels pour réduire la décomposition thermique des retardateurs de flamme.
De plus, il est vivement recommandé d’aérer régulièrement l’intérieur des voitures en ouvrant les fenêtres, surtout après avoir stationné sous le soleil, pour diluer la concentration de ces composés nocifs dans l’air ambiant.
En conclusion, alors que les fabricants de voitures et les autorités de santé publique cherchent à rendre les véhicules plus sûrs en cas d’incendie, il devient impératif de trouver un équilibre avec la toxicité des matériaux utilisés, pour garantir la sécurité globale des utilisateurs.
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