Le ministère de la Santé a annoncé ce mercredi 7 octobre l’enregistrement de 2.312 nouvelles contaminations par le coronavirus, le 4 et le 5 octobre ainsi que 69 décès entre le 4 et le 6 octobre.
Ainsi, le nombre total des personnes contaminées s’élève, jusqu’à présent, à 24.542 dont 389 décès. Des chiffres qui peuvent a priori sembler alarmants, cependant, la réalité l’est encore plus.
Le paradoxe de l’augmentation du nombre de contaminations contre la baisse de celui des Tests PCR
Dans un premier temps, toutes les personnes ayant eu un contact avec un contaminé étaient soumises au dépistage. Cependant, le 21 septembre 2020, le directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir a déclaré que parmi les personnes soupçonnées d’être porteuses du virus, seules celles présentant des symptômes seront soumises aux tests de dépistage de la Covid-19.
Plus encore, le responsable a affirmé que seul l’entourage très proche de la personne contaminée sera testé, ce qui n’inclut pas forcément toutes les personnes que le malade a fréquenté. Cette restriction s’explique, par « le peu de moyens dont dispose l’Etat », a-t-il déclaré à la même date.
Ainsi, moins de personnes sont désormais concernées par le dépistage. Or le nombre de contagions ne cesse de s’accroitre, ainsi que le taux de positivité (par exemple 16,8% des tests se sont révélés positifs le 19 septembre, contre 37,4% le 7 octobre).
Un blackout du ministère de la Santé sur la répartition régionale de la pandémie
Il ya quelque temps, le ministère de la Santé publiait un bulletin de veille régional, de façon à ce que les habitants de chaque gouvernorat puissent avoir une idée sur la situation épidémiologique dans leurs régions.
Aujourd’hui, avec l’arrivée de Mehdi le ministère a visiblement changé de stratégie de communication, puisque les journalistes sont aujourd’hui obligés de chercher l’information auprès des directions régionales de la santé, une par une, où elle n’est pas toujours disponible.
Le coronavirus se rajeunit en Tunisie ?
La répartition de la maladie par tranche d’âge demeure jusqu’à présent méconnue. Cependant, la porte-parole du ministère de la Santé Nissaf Ben Alaya a déclaré ce mercredi 7 octobre que 5% des personnes contaminées sont âgées de moins de 14 ans, et qu’en général le virus ne conduit pas à des répercussions grave chez les enfants.
Elle a également annoncé le même jour que le taux de mortalité des patients âgés de plus de 75 était près de 21%.
La détérioration de la situation épidémiologique face au manque de moyens
Compte tenu du manque de matériel, de personnel et de lits de réanimations dans nos hôpitaux et même dans les cliniques privées, plusieurs experts ont estimé que durant la période à venir, les médecins vont avoir à choisir entre ceux qu’ils vont essayer de sauver et ceux qu’ils vont devoir laisser mourir.
Ainsi le scénario de la « médecine de guerre » semble s’approcher à grand pas. Un scénario qui pourrait sembler acceptable pour un militaire, mais qui ne l’est surement pas pour nos médecins de la santé publique, pour qui chaque vie est sacrée.
En effet, malgré tous les dons qu’il a reçu, l’Etat n’aurait apparemment pas les moyens nécessaires pouvant lui permettre d’affronter la situation. D’où l’insistance, lors de chaque conférence de presse, sur l’importance des gestes barrières, qui sont en réalité, la seule arme dont le citoyen tunisien dispose contre le virus.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires