Depuis que les autorités ont consenti un allègement des mesures de prévention et de confinement, après que le pic de l’épidémie ait été dépassé, les tunisiens sont passés en un instant du noir au blanc. Ils ont vite fait d’oublier leurs craintes et leurs vieux démons. Ils ont oublié la panique qui les avait pris, il y a quelques semaines et les bonnes résolutions qu’ils ont prises, ainsi que les bonnes manières qu’ils ont assimilées et qu’ils se sont promis d’adopter pour toujours.
Ainsi, du jour au lendemain, les tunisiens ont jeté leurs masques de protection, ont oublié de renouveler leur petite fiole de gel, se sont remis à se serrer la main, se donner les accolades et même, pour ceux qui ont été les plus frustrés, s’embrasser à tout bout de champ.
En se baladant, ces derniers jours dans les rues de presque toutes les villes tunisiennes, on voit bien que pratiquement personne ne porte son masque de protection et personne ne se soucie du respect de la distance de sécurité à maintenir avec ses voisins, bien que ce ne soit pas la signalisation au sol et ailleurs qui fait défaut. Pire encore, les cafés sont pleins à craquer et ont repris la vente de la Chicha, sans même prendre la précaution de s’en cacher et à servir les boissons dans des verres réutilisables…
Décidément, chassez le naturel, il revient au galop. Et dire qu’à un certain moment ont était prêt à parier que le tunisien ne reviendra plus jamais à ses mauvaises habitudes et qu’il aura assimilé certaines bonnes règles d’hygiène de vie, comme se laver les mains, porter un masque ou éviter les manipulations inutiles de surfaces susceptibles d’être contaminées…
Le plus beau dans toute cette histoire, ce n’est point cette nonchalance coupable de la part des tunisiens, mais, plutôt, l’inaction complice des autorités face à ce comportement. Il n’y a, en effet, aucune intervention énergique de la part des autorités pour rappeler les bonnes manières à ce peuple amnésique et aucun effort n’est consenti pour imposer les mesures de protection, qui sont somme toute, orientées vers la protection des autres, ce qui veut dire qu’elle ne sont ni facultatives ni laissées au bon vouloir de tout un chacun.
D’un autre côté, les autorités auront bien du mal à rappeler quoi que ce soit aux citoyens, qui ne sont plus prêts à les croire, à force d’avoir crié au loup. Maintenant, après tous ces excès commis sur le plan de la communication, les autorités ne pourront plus convaincre les citoyens de la persistance d’un risque réel de reprise de l’épidémie.
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