Economie

Crise économique en Europe: Quels défis pour la Tunisie ?

Crise économique en Europe: Quels défis pour la Tunisie ?

Les pays du Maghreb s’attendent à l’évolution des indices et des prévisions économiques du continent européen, particulièrement au sein de l’Union européenne, qui préviennent contre une augmentation de l’inflation accompagnée par la baisse des indices de développement humain en 2022 et 2023, surtout après une période difficile en contexte de pandémie de COVID-19, puis une forte crise énergétique et une hausse des prix du pétrole et du gaz naturel.

Ce qui accélère l’inquiétude sur les indices de l’économie européenne c’est son entrée dans le cercle du conflit russo-ukrainien enflammé et l’exposition de plusieurs secteurs à des lourdes pertes. Et par conséquent, le développement peut être affecté négativement en cas de prolongation de guerre, ou en cas où la Russie recourrait à l’utilisation de l’arme du gaz naturel dans la guerre actuelle et l’enfermerait du continent, qui en est très dépendant, car le gaz russe couvre 40% de la consommation européenne.

Dans ce contexte, les pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie en particulier, ont commencé à recalculer et à se préparer aux conséquences de l’économie européenne  au cours de la période à venir.

Le commerce avec l’Europe représente plus de la moitié du commerce des pays du Maghreb avec le reste des pays du monde. Également, les économies des pays du Maghreb dépendent fortement des transferts financiers des immigrés vers le vieux continent.

L’Algérie est considérée comme le premier pays concerné de près par l’évolution des indices économique de l’Europe, car l’Union  européenne est considérée comme le premier partenaire commercial de l’Algérie, le plus grand investisseur en Algérie, notamment dans le domaine de pétrole, des travaux publiques et des services, en plus comme première source de devises grâce aux transferts financiers des immigrés algériens.

Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays de l’Union européenne ont atteint 22 milliards de dollars l’année précédente, soit 51.75% des échanges commerciaux totaux de l’Algérie, bien que 90% des échanges sont des exportations pétrolières algériennes.

D’autre part, le Maroc est en train de surveiller les performances de l’économie des pays de l’Union européenne, qui importe une grande partie de produits locaux, afin de soutenir le développement du royaume qui connait un retard des précipitations durant l’année en cours qui sont cruciales pour sa croissance.

Le Maroc compte sur la demande extérieure en provenance européenne en particulier. Selon les données officielles, les exportations de l’année précédente ont augmenté de 24.3%, parallèlement à l’augmentation des importations de 25%.

Il est prévu, selon les attentes du gouvernement, que la demande mondiale destinée au Maroc continuera de s’améliorer, que les investissements étrangers directs seront renforcés, et que les transferts de la communauté marocaine, qui ont atteint un niveau sans précédent l’an dernier, se poursuivront.

Sous un autre angle, les efforts déployés par la Tunisie pour sortir de la récession économique et rétablir les moteurs de production coïncident avec un ralentissement de développement et des taux d’inflation élevés dans l’Union européenne, premier et traditionnel partenaire économique du pays, qui représente plus de 70% des exportations tunisiennes.

L’intensité des transactions économiques entre la Tunisie se concentre avec la France, L’Allemagne, et l’Italie, les pays vers lesquels les exportations tunisiennes ont augmenté, selon les dernières données de l’institut national de statistique.

Le fonds monétaire international a récemment réduit sa prévision de développement en Europe à 3.9% en 2022, et a déclaré que ce dernier se ralentira à 2.5% en 2023, avec des possibilités d’une augmentation sans précédent de l’inflation et de la dette et une fluctuation de la demande dans le vieux continent.

Les relations culturelles et commerciales entre la Tunisie et les pays de l’Union européenne sont considérées comme parmi les plus anciennes. Cela est dû au facteur géographique et historique qui rapproche les deux parties. Ainsi, le premier accord commercial entre la Tunisie et la communauté économique européenne remonte à 1969, suivie par la signature d’un accord de coopération en 1976.

Il est probable que l’impact des répercussions de la diminution de développement de l’Union européenne sur la Tunisie sera faible, étant donné que l’économie du pays souffre de problèmes structurels liés principalement à la crise interne, ce qui a affecté négativement le flux des investissements en général.

Selon les données officielles sur les transactions commerciales avec la zone européenne, les exportations vers les pays européens connaissent un développement et n’ont pas été affectées par la baisse de la demande au niveau de la région.

Il est prévu que les exportations tunisiennes vers ces clients principaux, la France, l’Allemagne et l’Italie, maintiennent leurs niveaux normaux au cours de la période à venir, d’autant plus que la plupart de ces exportations se constituent de produits alimentaires et de textile, qui sont des secteurs en mouvement constant.

La Tunisie fait des efforts pour restaurer ses marchés auprès des touristes européens, avec les promesses des grands voyagistes du retour des touristes français et allemands dans les hôtels tunisiens cet été, compte tenu d’une absence possible des touristes ukrainiens et russes suite aux répercussions du conflit entre les deux pays.

Au cours du dernier trimestre de 2021, les exportations tunisiennes vers l’Union européenne (70.2% des exportations totales) ont connu un développement positif de 13.9%. Les exportations avec certains partenaires européens ont augmenté, dont la France de 10.7%, l’Italie de 31.4% et l’Allemagne de 24.9%. En revanche, les exportations tunisiennes ont diminué avec  les autres pays  européens comme l’Espagne de 16.4% et la Grèce de 5.6%.

La Tunisie est le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé un accord de partenariat avec l’Union européenne en juillet 1995, qui était entré en vigueur en 1998. La Tunisie tente de rompre sa dépendance économique à l’Union européenne, mais le lourd héritage de liens avec ces marchés entrave toute tentative de déplacer le poids des exportations vers de nouveaux marchés, notamment arabes et africains, qui offrent des opportunités importantes pour les exportateurs.

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