Economie

Déficit commercial – Appel officiel à la réduction des barrières réglementaires à l’activité économique…

Déficit commercial – Appel officiel à la réduction des barrières réglementaires à l’activité économique…

L’Institut Tunisie de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) relevant du ministère de l’Economie et de la Planification vient de publier aujourd’hui jeudi 27 janvier 2022 un rapport intitulé « Le déficit commercial en Tunisie : les déterminants structurels et cycliques ».

Le rapport a considéré que le déficit commercial de la Tunisie ne cesse de se dégrader depuis 2006 pour atteindre 19408.7 millions de dinars (MD) en 2019 suite, d’une part, à un fort dynamisme des importations et, d’autre part, au faible rythme d’augmentation des exportations. Ces dernières sont concentrées sur des marchés à faible rythme de croissance et sur des produits moins porteurs et dont la demande mondiale évolue moins vite que celle d’autres produits.

La situation des échanges extérieurs de façon générale apparait alarmante dans la mesure où l’excédent des services, qui compensait un peu celui des biens n’arrive plus à tirer vers le haut le commerce extérieur du fait qu’il connait lui-même un affaiblissement depuis quelques années et ce, malgré la dépréciation continue du dinar, indique l’ITCEQ. En fait, l’impact la dépréciation du dinar sur le redressement de la balance commerciale n’est pas mécanique puisque le creusement du déficit commercial continue à se manifester.

Les principaux résultats qui en ressortent du rapport de l’ITCEQ révèlent que pour le secteur « Mines, phosphates et dérivés », le solde excédentaire a commencé à s’effondrer depuis 2011 suite à une baisse continue de ses exportations passant de 3322.8 MD en 2008 à 1666.7 MD en 2019. Cet excédent n’a pas pu absorber les déficits persistants affichés par d’autres secteurs.

Par ailleurs, le solde du secteur « Textiles, habillements et cuirs » a connu, à partir de 2011, une tendance à la baisse par rapport à la période antérieure jouant ainsi un rôle moins important dans l’atténuation du déficit global. La détérioration du solde commercial est imputable en grande partie au secteur des « énergies », souligne-t-on.

Ce secteur se caractérise, surtout durant ces dix dernières années, par un déséquilibre entre une demande en ascension et une offre en recul. En effet, la production énergétique a été relativement limitée et les exportations du pétrole brut est passée de 3218.1 MD en 2011 à 1804.3 MD en 2019 alors que la demande d’importation des produits raffinés a plus que doublé pour atteindre 6416.2 MD en 2019 (contre 3032.6 MD en 2010).

Sur le long terme, l’effet des termes de l’échange se révèle important, d’après l’institut, sur le solde nominal structurel alors que la demande étrangère a contribué remarquablement dans le creusement du déficit commercial. Aussi, la décomposition du solde cyclique durant cette dernière décennie montre qu’il dépend principalement du cycle des termes de l’échange.

Au final, on recommande afin de mieux maitriser le déficit commercial ayant principalement un caractère structurel, d’œuvrer en faveur d’une stratégie de restructuration du secteur exportateur.  Cette stratégie devrait être basée sur une compétitivité hors-prix qui englobe l’innovation, le design, les délais de livraison, le branding du pays, etc. Elle devrait également s’orienter vers des produits moins standardisés et plus spécifiques sur le plan qualitatif d’autant plus que l’image et la qualité des produits sont devenues aujourd’hui les principaux déterminants de la capacité d’un pays à s’adapter à la demande mondiale et, par conséquent, à améliorer sa compétitivité.

Néanmoins, il serait pertinent de réduire les barrières réglementaires à l’activité économique en Tunisie à travers la poursuite du rapprochement des deux régimes onshore et offshore. Ceci pourrait contribuer à l’amélioration de la compétitivité du régime onshore et à l’élimination du gap avec le régime offshore qui demeure toujours excédentaire en accaparant la part la plus importante des exportations.

Cependant, ces exportations, du fait de leurs destinations géographiques, dépendent énormément de la croissance des pays de l’union européenne et toute fluctuation au sein de ces pays induirait certainement une variation relativement forte des exportations tunisiennes. Ainsi, mettre le cap vers d’autres marchés et surtout celui d’Afrique Subsaharienne se révèle l’une des pistes les plus intéressantes à suivre.

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