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Douche froide pour Ghannouchi & Co : Paris valide très diplomatiquement le plan de Saied

Douche froide pour Ghannouchi & Co : Paris valide très diplomatiquement le plan de Saied

Ils n’ont toujours pas compris ou font mine de ne pas comprendre que les même les citoyens qui ont un problème avec Kais Saied, avec ses méthodes et ses orientations, ne retomberont jamais au grand jamais dans leurs bras. Tout sauf cette opposition animée par un président du Parlement désormais dissous, Rached Ghannouchi, qui a fait les années de trop et est en train de faire l’activisme de trop, au lieu de choisir la voie de la sagesse : La retraite pour laisser les autres jeunes pousses émerger. Vu que la carte de l’électorat local est cramée, à en croire tous les sondages, il leur restait encore celle de l’étranger pour tenter d’entraîner dans leur chute inéluctable le chef de l’Etat, Kais Saied. Raté, à en croire les communiqués très diplomatiques des chancelleries occidentales et surtout celle de la France suite à la dissolution officielle – elle l’était de fait depuis le 25 juillet 2021 – du Parlement…

Que dit le communiqué du ministère français des Affaires étrangères ? Et bien il y a à boire et à manger dans ce court texte, mais c’est plutôt ce qui n’y figure pas qui est intéressant : il n’y a pas une condamnation ferme de la dernière décision de Kais Saied. Un camouflet pour Ghannouchi qui s’apprête de nouveau à enquiquiner des citoyens que tout ce cirque ne fait pas tiquer…

La France marque sa préoccupation s’agissant des derniers développements en Tunisie“. Premier enseignement : le Quai d’Orsay – et derrière lui le président français, Emmanuel Macron – fait du service minimum en parlant de “préoccupation“. Donc là Paris fait dans la diplomatie de haut vol en évitant les expressions outrées qui pourraient courroucer le président tunisien. Mais de la sorte la France évite surtout de se mettre en décalage avec l’écrasante majorité des citoyens tunisiens qui ont manifesté – dans tous les sondages et dans la rue le soir du 25 juillet – leur désir “d’enterrer” ceux qui nous servaient de parlementaires…

La France “rappelle son attachement au respect de l’État de droit et à l’indépendance de la justice“, dit le texte. Là aussi tout le monde est d’accord, Saied ne dit pas autre chose. Donc de ce point de vue l’exécutif français ne peut pas le prendre en défaut. Et quant à l’interprétation qu’a le chef de l’exécutif tunisien de ces notions et qu’il est en train d’appliquer, c’est une question d’appréciation, de réalités bien tunisiennes dans lesquelles Paris ne peut pas s’immiscer…

Au sujet du retour du Parlement, là aussi c’est une évidence, elle reviendra, mais certainement pas avec les mêmes têtes. Les électeurs tunisiens n’en voudront pas et d’ailleurs ce n’est pas ce que demande la France, elle ne se permettrait pas en vertu de ce qu’elle rappelle dans ledit communiqué : “le plein respect de la souveraineté de la Tunisie“. Les choses sont claires : c’est une énième douche froide pour Ghannouchi et compagnie…

Maintenant les délais pour “un fonctionnement normal des institutions“: là aussi aucune injonction de la part de Paris, juste un voeu… Les partisans les plus zélés de l’occupant du palais de Carthage diront voeu pieux, même s’ils se trompent lourdement sur la capacité de leur champion à disposer de tout et de tout le monde comme il l’entend. Même Saied a des comptes à rendre, à ses électeurs en premier mais également à la main étrangère qui nourrit la Tunisie.

La France veut “le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions“, Tunis réplique et brandit son agenda : il dit décembre 2022 pour les législatives. Paris ne s’y opposera pas, il jugera sur pièces et réagira en conséquence quand le président tunisien aura déroulé l’intégralité de son programme…

Par contre ce que la France demande à “l’ensemble des forces politiques” de la Tunisie, c’est de “s’engager dans un dialogue inclusif“. Bon, les partis politiques veulent mais c’est le maître du jeu – Kais Saied – qui ne veut pas. Effectivement c’est un problème. D’autant plus qu’il y a des risques de “violence“. D’abord la violence symbolique de ces parlementaires complètement démonétisés qui persistent à organiser des séances plénières – désormais illégales -, à troubler l’ordre public et à perturber la bonne marche du pays. Une violence symbolique qui peut déclencher le réflexe de violence sécuritaire. La France invite les opposants de Saied à l’éviter et “à préserver les acquis démocratiques du pays“. L’entendront-ils ?

 

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