En déplorant, en larmes, le décès tragique du jeune médecin-résiden,t Baddredine Aloui après une chute dans une cage d’ascenseur de l’hôpital de Jendouba, le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi a annoncé avoir décidé de doubler le budget relatif à l’infrastructure des hôpitaux.
Le ministre a déclaré, au passage, que le secteur de la santé est en train de payer un lourd tribut de faux choix qui ont affecté le secteur qu’il faut affronter avec courage. Il a tenu à préciser que parmi les problématiques de ce secteur figure la carte sanitaire qui ne répond plus aux besoins dont le manque du personnel médical dans les établissements hospitaliers, l’insuffisance des ressources financières et des moyens matériels.
Par ailleurs, il a indiqué que des équipements médicaux seront distribués, au cours de ce mois à plusieurs établissements hospitaliers notamment des ambulances, des fauteuils dentaires et autres.
Cependant, le ministre lui-même et les simples mortels savent pertinemment qu’il est impossible que la promesse de Faouzi Mehdi de doubler le budget de l’infrastructure des hôpitaux soit tenue comme d’ailleurs beaucoup d’autres promesses.
Et pour cause, le budget de l’infrastructure du ministère de la Santé ne dépasse pas 415 millions de dinars, soit l’équivalent de 125 millions d’euros, ce qui représente 0.01% du budget total du ministère consacré principalement aux salaires. Cette enveloppe ne permet même pas d’équiper un hôpital régional, dans les normes.
Bien que surréaliste, doubler cette enveloppe ne résoudra pas le manque cruel des équipements et de la maintenance des hôpitaux d’autant plus que ceci veut dire que le ministère est appelé à chercher des fonds supplémentaires dans le budget déficitaire de 2021.
Personne ne sait et probablement le ministre lui-même, où trouver l’argent nécessaire pour réanimer un secteur vital qui est la santé. Une telle promesse impossible à tenir ne laisse aucun doute quant à la faillite du système politique du pays qui essaye par tous les moyens de camoufler une panne généralisée aggravée ces dernières années par plusieurs facteurs dont principalement la généralisation de la mauvaise gestion et de la corruption.
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