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Faut-il que Saied débarque à Kasserine et tape pour que l’eau arrive, comme à Ben Daha?

Faut-il que Saied débarque à Kasserine et tape pour que l’eau arrive, comme à Ben Daha?

Les problèmes des habitants de Bouderies, dans le gouvernorat de Kasserine, ne sont toujours pas arrivés aux oreilles des autorités régionales, en tout cas pas suffisamment puisque les complaintes durent depuis deux ans. Deux longues années pour une ressource aussi élémentaire et vitale que l’eau. Il faut imaginer le calvaire des gens, leurs souffrances au quotidien. Les autorités ne peuvent pas l’imaginer, elles ne peuvent pas se mettre à la place des plaignants, autrement le problème aurait été réglé depuis belle lurette, quoi que ça coûte en efforts physiques et financiers. Quand il s’agit de donner de l’eau aux gens on ne compte pas…

Les promesses pour forer un nouveau puits ont été renouvelées, martelées mais cette fois les habitants n’y croient plus. Normal, me direz-vous, si on leur serine la même chose depuis deux ans et que ça n’a pas bougé d’un iota. Alors il a été décidé d’employer la manière forte pour se faire entendre : Bloquer les routes et brûler des pneus… C’est toujours regrettable d’en arriver à cette extrémité, car ce sont toujours des parties qui n’ont rien à voir avec ces situations – les usagers de la route – qui trinquent, et l’économie de la région avec. Mais que voulez-vous, quand les gens n’ont pas à boire le reste est secondaire…

Le problème de Bouderies est le même dans plusieurs localités du pays : Des infrastructures installées dans les années 70 pour alimenter une population d’une taille X et après la démographie explose au fil des années. C’est un phénomène normal, ce qui ne l’est pas ce sont les réponses pour faire face. Là en l’occurrence on a affaire à un os dur : la Sonede. Sa lenteur et son indolence sont très souvent dénoncées, trop souvent. Quand on a le monopole de la distribution de l’eau on ne peut pas se permettre de se conduire de la sorte et pourtant…

On se rappelle du calvaire des habitants de Ben Arous, Tunis, Nabeul et Zagouan quand il s’est agi de mener les travaux de Ben Daha. Il a fallu que les complaintes des usagers arrivent aux oreilles du chef de l’Etat, Kais Saied, pour que les souffrances soient abrégées. On se rappelle de l’échange tendu entre le président de la République et les responsables de la Sonede, il leur avait signifié que 6 jours de coupure c’était inacceptable, ce qui a accéléré les travaux. Faut-il qu’à chaque fois Saied descende sur le terrain pour régler les problèmes des populations, pour sanctionner ?

Une République digne de ce nom ne peut fonctionner ainsi. A quoi servent les administrations locales, payées et entretenues par nos impôts ? Parmi les questions de la Consultation nationale il y a des thèmes qui vont certainement aider le chef de l’Etat à mettre sur les rails son projet d’autonomisation des régions. Ces problèmes qu’on expose régulièrement ici – les déchets à Sfax, etc. – devront être réglés avant qu’on envisage quelque décentralisation que ce soit. Si on livre les populations aux autorités régionales qui sont dans l’état d’esprit que l’on sait et ont les moyens que l’on sait, le projet de Saied sera un énorme flop et sera surtout source d’une dangereuse tension sociale…

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