Les perspectives économiques mondiales pour cette année se sont redressées, mais le resserrement des conditions financières pèsera de plus en plus lourd en 2024, selon un nouveau rapport de Fitch Ratings paru le 10 mars 2023.
Dans ses dernières prévisions, l’agence de notation a révisé à la hausse la croissance du PIB mondial à 2,0% pour 2023, en nette augmentation par rapport à sa précédente projection de seulement 1,4%.
Contexte favorable à la croissance
Cette prévision intervient dans un contexte de perspectives plus optimistes pour la Chine, avec un taux de croissance révisé à 5,2% contre 4,1%, une augmentation du taux de progression du PIB pour les États-Unis à 1,0% contre 0,2% et une prévision révisée de la croissance de la zone euro, à 0,8% contre 0,2%.
Cette amélioration reflète la réouverture de la Chine, l’atténuation significative de la crise du gaz naturel en Europe et la résistance surprenante à court terme de la demande des consommateurs américains.
Il s’agit de la première révision à la hausse des prévisions de croissance mondiale à un an de Fitch Ratings depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
L’agence de notation indique : « Nous prévoyons maintenant une croissance mondiale de 2% en 2023, révisée à la hausse par rapport aux 1,4% prévus dans les Perspectives économiques mondiales (PEG) de décembre 2022 » tout en ajoutant : « Nous avons relevé les prévisions de croissance de la Chine en 2023 de 4,1% à 5,2%, celles de la zone euro de 0,2% à 0,8% et celles des États-Unis de 0,2% à 1%. En revanche, nous avons réduit la croissance mondiale en 2024 pour tenir compte de l’impact différé des hausses rapides des taux d’intérêt de la Fed et de la BCE » poursuit l’agence…
Cependant, Fitch réduit également ses prévisions mondiales pour 2024 à 2,4% contre 2,7%, citant les effets continues des politiques monétaires peu accommandantes, en particulier aux États-Unis et en Europe.
Effets néfastes des politiques des taux
Sur le front des taux, l’agence de notation a déclaré qu’elle s’attend actuellement à ce que le taux des Fed Funds culmine à 5,5%, en hausse par rapport à ses prévisions précédentes de 5,0% avec une estimation du taux directeur de la Banque centrale européenne à 4,0% en juin, soit une révision à la hausse de 100 points de base par rapport à sa précédente prévision.
Fitch considère que les effets de ces hausses de taux freinent la demande avec plus du temps que prévu tout en s’attendant toujours à une récession aux États-Unis d’ici le troisième trimestre de cette année, « plusieurs mois plus tard que dans nos prévisions précédentes et quelques mois après le pic de Fonds fédéraux », déclare Fitch.
Elle a noté que même s’il semble que l’inflation globale ait atteint un sommet, l’inflation sous-jacente reste « obstinément élevée » et les sources d’une éventuelle inflation des salaires ne se sont pas atténuées.
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