Le maire de Béziers, Robert Ménard, a refusé en 2023 d’officialiser le mariage entre une Française et un Algérien (Ménard est né à Oran, en Algérie). Le co-fondateur et ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), qui a viré vers l’extrême droite, pouvait au moins arguer que le marié était sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). La maire de Bourg-lès-Valence, Marlène Mourier, (Les Républicains, la droite), dans la Drôme, ne peut pas en dire, ses raisons sont beaucoup plus obscures.
Un Tunisien et une Française avaient calé leur mariage pour ce samedi 17 mai, il n’aura pas lieu. Ainsi en a décidé Mme Mourier, au refus qu’elle aurait flairé “un mariage de complaisance“. Elle soutient que lors de l’audition de mariage, confiée à sa première adjointe, le futur époux a avoué qu’elle se marie uniquement “pour obtenir des papiers“…
Elle assure que les déclarations du Tunisien ont été signées, par lui et sa conjointe. Un fraudeur qui avoue avant même d’avoir atteint ses objectifs, soit cet homme a une intelligence très en-dessous de la moyenne, soit l’édile n’a pas tout dit sur cette étrange affaire. “En analysant la situation et en posant des questions pertinentes, il a avoué qu’il souhaitait, en premier, se marier pour avoir les papiers“, martèle-t-elle ce jeudi 15 mai sur BFMTV.
A noter que l’audition de mariage a été instaurée pour repérer et bloquer toute combine autour du mariage. La maire se plaint également du fait que la justice lui commande de célébrer ce mariage dans sa commune. “Le procureur nous oblige à marier. Je dois exprimer mon mécontentement auprès des services de police qui n’ont fait aucune investigation dans le dossier“, lâche Marlène Mourier.
Le 4 févier dernier le Parquet avait signifié à la municipalité que l’enquête de police n’avait pas permis d’établir une fraude quelconque derrière ce mariage. En conséquence la justice avait exigé de la mairie qu’elle marie les deux parties. En refusant de s’y plier Mme Mourier encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende…
Cette infraction pénale est assimilable à “un abus de pouvoir” ou “une discrimination“, commente Julien Martin, avocat spécialisé en droit des étrangers. “Le droit de se marier est une liberté fondamentale qui est à la fois garantie par la Constitution et par la Convention européenne des Droits de l’Homme“, ajoute-t-il.
Les futurs mariés eux brandissent leur bonne foi et les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, ils mettent en avant les projets qu’ils ont ensemble. Affaire à suivre…
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