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France : On a eu le “flicage” des élèves musulmans absents durant l’Aïd, la rentrée scolaire est à la hauteur…

France : On a eu le “flicage” des élèves musulmans absents durant l’Aïd, la rentrée scolaire est à la hauteur…

La nature ayant horreur du vide cette année le thème de la rentrée scolaire sera l’abaya et son équivalent masculin, le qamis. Des problèmes des 12 millions d’élèves qui rejoindront les bancs de l’école cette semaine on ne retiendra que ça : Ces morceaux de tissu. L’affaire est tellement prise au sérieux que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’en est mêlé, et il ne fera pas dans la dentelle. Le très ambitieux candidat à la succession du président Emmanuel Macron en 2027 – que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe écrase complètement dans les sondages – fera feu de tout bois pour briller sur la défense de la laïcité à l’école…

Darmanin a envoyé une note aux forces de l’ordre pour marteler «le caractère sensible que revêt cette rentrée». Le Figaro rapporte ce lundi 4 septembre que le ministre a envoyé un télégramme aux préfets de France pour leur ordonner d’assister les chefs d’établissement chargés de veiller à l’application de l’interdiction du port de l’abaya. Le ministre de l’Éducation Gabriel Attal le voulait mordicus avant la rentrée scolaire, cette chose faite.

Concrètement les élèves qui passent outre cette interdiction certes peuvent franchir le seuil des écoles, collèges et lycées, mais ne seront pas admis en classe. Et les chefs d’établissement pourront compter sur la diligence des policiers en cas “de menaces ou d’agressions en lien avec les instructions du ministre de l’Éducation nationale“…

«Vous interviendrez, toujours en lien avec les autorités éducatives, avec tact et modération pour disperser les éventuels rassemblements qui pourraient se produire devant certains établissements», précise le message du ministre. Mais il ne s’arrête pas là, il veut une réunion de «la cellule départementale de lutte contre l’islamisme radical et le repli communautaire» en cas de hausse des incidents signalés lors de cette rentrée 2023.

Jusqu’ici rien de ça. Aucun problème recensé à la mi-journée, de l’aveu même de la Première ministre Élisabeth Borne qui s’est rendue aujourd’hui dans une école de Saint-Germain-sur-Ille, en Ille-et-Vilaine. «Globalement tout se passe bien pour cette rentrée, il n’y a pas d’incidents», a-t-elle confié, aux côtés du ministre de l’Education Gabriel Attal…

Ce dernier s’est lancé ce lundi dans un exposé sur le nombre d’établissements «potentiellement concernés» par le port de l’abaya. «Il y a 513 établissements que nous avons identifiés comme potentiellement concernés par cette question-là à la rentrée scolaire», a indiqué Attal sur RTL. «On a beaucoup travaillé avec les équipes de l’Éducation nationale, aussi avec le ministère de l’Intérieur sur ce sujet-là, pour identifier les établissements dans lesquels on sait qu’a priori cette situation va se présenter», a-t-il ajouté.

«Il y a un peu plus de 2000 personnels qui sont formés sur ces questions qu’on a positionnés dans les établissements pour lesquels on sait que ce sujet va se manifester», a-t-il dit, citant «des inspecteurs d’académies, des personnels laïcité et valeurs de la République des rectorats»…

 Par contre il s’oppose à l’interdiction des signes religieux pour les parents qui accompagnent leurs enfants. Il faut une «distinction sur ce qui se passe dans l’école et ce qui se passe en dehors de l’école», argue le ministre. «Ce qui m’importe, c’est ce qui se passe dans l’école», a conclu le ministre.

On ajoutera que c’est important au point d’occulter tout le reste, tous les autres problèmes du pays. Le président des Républicains – la droite -, Éric Ciotti, s’est même fendu d’une proposition de réinstauration de l’uniforme dans tous les établissements scolaires alors que dans les faits cette mesure n’a jamais existé. Mais il n’est pas exclu que le gouvernement cède aux emportements des radicaux anti-abaya. Barrer la route à l’islamisme rampant est à ce prix, disent-ils…

On a eu le “flicage” des élèves musulmans qui s’absentent pour les besoins de la fête de la fin du mois de Ramadan – l’Aïd al-Fitr -, et maintenant cette histoire, tout ça dans une inquiétante ferveur collective qui manifestement n’est pas près de retomber.

 

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