Plus rien ne nous étonne dans un pays où le ministre de l’Intérieur refuse de partager ne serait-ce qu’un repas de Ramadan avec les musulmans, alors que pour animer une conférence sur l’islamisme il est le premier. Plus rien ne nous surprend dans un pays où le même ministre – Bruno Retailleau – met 48 heures pour se rendre sur les lieux d’un crime atroce – dans une mosquée – qui a horrifié tout un pays. Plus rien ne nous heurte dans un pays où le ministre de la Justice met sa démission sur la balance si les sportives sont autorisées à arborer le voile. De toute évidence il y a un “climat” en France et ses victimes sont souvent les mêmes : les musulmans…
La dernière affaire en date : «zone interdite aux musulmans». Cette horreur largement diffusée sur les réseaux sociaux est inscrite sur des autocollants qui trônaient dans le centre-ville d’Orléans. On les voyait encore hier mercredi 14 mai et le dernier a été enlevé tôt ce jeudi matin. On en est là au pays des “droits de l’Homme”, une dangereuse glissade que rien ne semble pouvoir enrayer.
Ce jeudi le Parquet d’Orléans a annoncé l’ouverture d’une enquête pour «provocation à la haine en raison de la religion». Le tristement célèbre Eric Zemmour, condamné pour le même délit, peut s’enorgueillir d’avoir fait des émules. Son funeste héritage est entre les “bonnes mains”. «Nous avons ouvert une enquête du chef de provocation à la haine en raison de la religion», a confirmé la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren. La police judiciaire locale est mobilisée.
Un lien vers un site Web, qui a disparu depuis, accompagnait ce message infecte et renvoyait vers une boutique qui commercialiserait des vêtements pour «nationalistes et skinhead» principalement, d’après des informations de France 3 Centre-Val-de-Loire. Des messages Telegram «laissent entendre que l’affichage remonte au début du mois de mai». Le compte Telegram des nationalistes d’extrême droite indique que la justice aurait depuis mis la main sur les stocks et les outils de production du site.
Ce jeudi l’université d’Orléans a «condamné fermement les affichages islamophobes sur son campus et réaffirmé son engagement contre toutes formes de discrimination» dans un communiqué. «De tels affichages sauvages de propos haineux ne sauraient être tolérés» dit le texte. L’université a «immédiatement retiré ces collages» et déposé une plainte. Elle a fait savoir qu’elle «saisira sa commission disciplinaire si un membre de la communauté universitaire s’avère impliqué».
La préfecture du Loiret, qui a saisi «la procureure de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale», a dénoncé «avec la plus grande fermeté l’affichage dans Orléans de messages incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination envers la communauté musulmane», dans un message sur X. La municipalité a assuré «que des constats avec huissier allaient être effectués systématiquement à la découverte de chaque autocollant et qu’une plainte contre X serait déposée».
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