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France : Poutine s’insurge contre “l’élimination” de Marine Le Pen, il avait misé gros sur elle…

France : Poutine s’insurge contre “l’élimination” de Marine Le Pen, il avait misé gros sur elle…

C’est un soutien encombrant mais vu qu’ils ne bousculeront pas Marine Le Pen ne boudera pas son plaisir, prise dans un tourbillon judiciaire qui pourrait emporter ses ambitions présidentielles. Le président russe, Vladimir Poutine, est le tout premier dirigeant étranger à manifester bruyamment sa solidarité avec la leader de l’extrême droite française, qui vient d’être condamnée – avec 8 autres eurodéputés – pour détournement de fonds publics. Rappelons que le Parquet avait requis 5 ans de prison, 300 000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire Moscou n’a pas attendu l’annonce de la peine complète…

Le Kremlin a dénoncé «une violation des normes démocratiques (…). En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques», a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répliquant à une question sur la condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national (RN).

Poutine et Mme Le Pen se connaissent bien, elle lui avait rendu visite en 2017. Ils ont tissé des liens très troubles que le RN a longtemps trainés comme un boulet, notamment le soutien financier de la part de Moscou. Le RN a clamé qu’il s’agissait d’un prêt, qu’il a remboursé intégralement mais le parfum de scandale n’a jamais complètement disparu, surtout après les horreurs signées par la Russie en Ukraine…

Depuis cette invasion condamnée par la majorité des responsables politiques français l’extrême droite rase les murs et évite soigneusement de se mouiller avec le Kremlin. «Je n’ai pas de lien d’amitié avec Vladimir Poutine, que j’ai rencontré une fois dans ma vie, je n’ai même pas de liens financiers avec lui», a dit Mme Le Pen après le 24 février 2022. Pourtant elle a déclaré ceci dans le journal russe Kommersant le 13 octobre 2011 : «Je ne cache pas que, dans une certaine mesure, j’admire Vladimir Poutine. (…) Nous devons développer des relations avec Moscou, nous partageons de nombreux intérêts communs, tant sur le plan civilisationnel que stratégique».

Le 1er octobre 2015 elle a fait le commentaire qui suit sur la Syrie, sur Europe 1 : «Ces doutes exprimés sur les frappes russes, de la même manière que l’enquête lancée en France, participent de la décrédibilisation de l’action menée par Vladimir Poutine. La France aurait dû faire ce que la Russie est en train de faire». Enfin Mme Le Pen a dit ceci sur la Crimée, le 3 janvier 2017 sur BFM TV : «Je ne crois absolument pas qu’il y a eu une annexion illégale de la Crimée : il y a eu un référendum, les habitants souhaitaient rejoindre la Russie».

Jusqu’ici le jugement complet n’a pas été livré par le Tribunal correctionnel de Paris, ce qui n’a pas empêché Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui est dans le même camp que le RN au Parlement européen, de poster ceci sur son compte X : «Je suis Marine».

Marine Le Pen a très vite quitté la salle d’audience, peu avant 12h15 ce lundi 31 mars, sans attendre l’annonce de la peine dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Parlement européen. Elle n’a pas dit un mot en partant. Quinze minutes après elle a débarqué au siège du RN, toujours dans un mutisme total. L’heure est grave, c’est la survie politique de Marine Le Pen qui se joue ici. Si l’inéligibilité immédiate assortie à la peine de prison s’étale, la championne des sondages ratera la prochaine présidentielle…

Et si elle loupe le scrutin Poutine perdra sans doute sa première alliée en France. L’hypothèse de la chute fatale de Mme Le Pen est sur la table depuis des mois, le parti s’y est préparé et la cheffe a déjà adoubé son dauphin, Jordan Bardella, le président du RN. A 29 ans ce dernier a déjà fourbi ses armes et il a la confiance des partisans de l’extrême droite, disent les enquêtes d’opinions. Mais pour Moscou Bardella n’est pas une bonne affaire, il a fait des déclarations nuancées sur la guerre en Ukraine et a même dit qu’il ne stopperait pas l’aide à Kiev si les électeurs lui accordent leurs suffrages.

 

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