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France-Tuerie raciste : Le Pen et Zemmour ne manifesteront pas, ce n’est pas l’affaire Lola

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Cette partie de la France complètement moisie et qui gangrène le reste a frappé le 23 décembre 2022. La «haine pathologique» des étrangers, c’est l’explication donnée par l’homme de 69 ans qui a fait feu au centre de Paris, tuant trois ressortissants kurdes et blessant trois autres. On mettra de côté les gesticulations éhontées et stériles de la Turquie, qui exploite jusqu’à ce carnage pour pointer l’ennemi de toujours, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation terroriste par Ankara. Ce qui nous préoccupe surtout c’est ce racisme décomplexé et la xénophobie assumée publiquement, avec des victimes au coeur de la capitale du “pays des droits de l’Homme”.

La droite et l’extrême droite ont certes condamné mais c’était surtout pour tirer sur cette justice laxiste qui a laissé un récidiviste frapper ; c’était surtout pour porter un coup politique à l’adversaire, Emmanuel Macron et se positionner pour les prochaines échéances électorales. Rien à voir avec l’empathie ou la solidarité avec les Kurdes…

De toute évidence les temps ont changé en France. Ce virage impulsé par le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen et alimenté, volontairement ou involontairement, par l’ancien ministre de l’Intérieur Feu Charles Pasqua puis par son disciple Nicolas Sarkozy donne le résultat que l’on voit sous nos yeux : Une haine de l’étranger qui rampe, rampe jusqu’à l’Assemblée nationale. Alors que dans le même temps, étrange paradoxe, le pays se colore de plus en plus et accentue même l’inexorable dynamique en mettant en place des politiques publiques qui vont métisser encore plus l’Hexagone, au nom du sauvetage national.

Si cet homme a pu très tranquillement passer à l’acte, après un séjour en prison pour avoir attaqué à coups de sabre un camp de migrants, c’est bien parce que le climat ambiant lui a servi de carburant. Ce qui effraye encore plus c’est que cette haine de la différence déferle jusque dans des chaines de télévision très suivies, portée notamment par le trublion de l’extrême droite Eric Zemmour, qui s’émouvait de voir trop de noirs dans l’équipe nationale de football. On ne pensait pas entendre de nouveau de telles horreurs après les débordements de Le Pen sur le même thème avant le Mondial de 1998 puis en 2006…

Le même Le Pen dont l’héritage est assuré par sa fille, Marine, qui a enterré le très sulfureux Front national pour ériger le Rassemblement national (RN), plus politiquement correct et mieux adapté aux grands projets de l’extrême droite : Briser le plafond de verre pour atterrir enfin au palais de l’Elysée après deux finales ratées face à Emmanuel Macron. La troisième fois pourrait très bien être la bonne, surtout que le champion Macron ne sera plus là pour jouer les empêcheurs de tourner en rond.

Et la France des Le Pen on la connait déjà. Rappelons-nous la promesse de campagne de Marine en novembre 2021 : Aucun visa si l’Algérie traîne des pieds pour reprendre ses immigrés illégaux, délinquants et criminels dont la France ne veut plus. Un engagement repris à tue-tête par Zemmour, avec le renvoi de tous les Algériens en plus. Heureusement que le candidat s’est crashé dès le premier tour de la présidentielle d’avril mais ses idées elles se portent à merveille…

Evidemment vous ne verrez ni Le Pen ni Zemmour manifester avec la communauté kurde car il n’y a rien à exploiter politiquement, comme le meurtre atroce de Lola perpétré par une Algérienne. C’est aussi ça la France, hélas…

C’est tout le drame de ce merveilleux pays, qui attire le plus de touristes au monde et dont le rayonnement culturel éblouit l’humanité. Mais de toute évidence l’étoile de Paris est en train de pâlir, sous les coups de boutoir de ce racisme primaire qui prospère en toute impunité et dont le visage est ce député du FN qui a fait l’apologie de l’Algérie française dès l’ouverture de la nouvelle législature.

 

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