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France : Vers des expulsions massives d’extrémistes, cette fois il n’y a pas que l’Algérie et la Tunisie, la Russie aussi

France : Vers des expulsions massives d’extrémistes, cette fois il n’y a pas que l’Algérie et la Tunisie, la Russie aussi

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait demandé dès les premières heures de l’attaque terroriste de vendredi dernier que tous les étrangers constituant une menace pour la République soient expulsés dans les plus brefs délais. Le président Emmanuel Macron est monté au front ce lundi 16 octobre et tout de suite ça monte de plusieurs crans. ll a donné pour instruction ferme aux préfets de passer au crible le fichier des individus radicalisés qui ont vocation à quitter le territoire français. Officiellement le but est de faire en sorte qu’il n’y ait pas «d’oubli» dans les procédures d’expulsion des ennemis de la République, a indiqué le palais de l’Élysée…

Mais la dureté du message de Macron donne une idée de ce virage pris par le chef de l’exécutif français face à l’émoi provoqué par le meurtre de Dominique Bernard, professeur de français, après le supplice du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty. Le président de la République veut que ses ministres «incarnent un État impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes», a confié un de ses conseillers à des journalistes.

A part la circulaire adressée aux préfets le président de la République a demandé à Gérald Darmanin d’avoir une «approche spécialisée pour les jeunes hommes originaires du Caucase sur la tranche 16-25 ans», a ajouté la même source citée par HuffPost.

Rappelons que l’assaillant du Pas-de-Calais  a vu le jour en Russie et qu’il est originaire de la République fédérale d’Ingouchie ; il était fiché S – pour «sûreté de l’État» – et était épié par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son papa a été expulsé en 2018 pour radicalisation et son frère aîné est en prison suite à son implication dans un projet d’attaque ciblant l’Élysée…

En 2014 la famille du tueur d’Arras était sous le coup d’une expulsion du territoire français mais la procédure fut finalement enterrée.

A noter que dans sa circulaire Darmanin demande à tous les préfets du pays de convoquer sous 48 heures des réunions avec les groupes départementaux d’évaluation de la radicalisation mis en place en 2014 pour «réexaminer dans le détail» tous «les cas individuels, (…) notamment dès lors qu’il s’agit d’étrangers en situation irrégulière», a indiqué l’Élysée.

Il s’agit de «s’assurer que toutes les personnes radicalisées qui sont expulsables l’ont bien été ou d’accélérer les procédures» et de «revérifier qu’il n’y a aucun oubli et qu’on est bien allés au maximum de la procédure».

«A aucun moment on ne dit que les préfets ne font pas leur travail. Mais on vérifie tout. Ceinture et bretelles», a ajouté l’Élysée, rapporte Le Monde. L’objectif est d’explorer toutes les voies et moyens pour décrocher le fameux laissez-passer consulaire avec les pays pour lesquels les expulsions sont matériellement impossibles. La Russie en fait partie depuis la rupture des canaux diplomatiques suite à la guerre en Ukraine.

Rappelons que l’assassin de Samuel Paty venait aussi du Caucase. «On sait qu’il y a un rapport à la violence qui est particulier, (…) des formes de radicalisation qui sont très fortes, (…) une culture très radicale de la pratique de l’islam», a mis en exergue le conseiller de l’Élysée. Par conséquent Macron a exigé un «suivi spécifique» pour plancher sur des «mécanismes de dépistage ou d’accompagnement de ces jeunes», et «travailler sur le décrochage de la radicalisation» et la «prévention», d’après ses collaborateurs qui réfutent toute notion de «discrimination».

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