Le président Xi Jinping a sorti le chéquier lors de la 9ème édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Pas moins de 51 milliards de dollars ont été promis, un investissement colossal qui devrait changer le visage de beaucoup de pays africains. Mais il faudra batailler pour faire partie des “heureux élus” car aussi “généreuse” soit-elle la Chine regardera cette fois à la loupe le retour sur investissement. Parmi les nations dans le viseur de Pékin il y a le Gabon, petit mais richissime (richesse minérale, pétrolière, etc.) pays d’Afrique centrale que le général Brice Oligui Nguema est en train de remettre sur les rails après le putsch d’août 2023. Mais voilà, de gros morceaux échapperont à Jinping.
Les USA concoctent en ce moment même un Programme d’assistance économique et sécuritaire qui sera dévoilé lors de la prochaine visite du général Nguema à Washington. Le but de la manoeuvre, même si la Maison Blanche ne le crie pas sur les toits, est d’empêcher l’ogre chinois d’implanter une base militaire au Gabon. Américains et Chinois lorgnent la façade maritime sur l’océan Atlantique, a rapporté Bloomberg le 6 septembre 2024, reprenant des sources au fait du dossier.
L’offre américaine devrait englober une formation pour les forces spéciales gabonaises et une dotation de 5 millions de dollars pour financer la transition démocratique, un système radar affecté à la surveillance de la pêche illégale, un renforcement du partenariat entre les forces de sécurité gabonaises et la garde nationale de Virginie-Occidentale et une assistance à la préservation des parcs nationaux, a-t-on confié à la même source.
Le «package», dont on ne connait pas tous les aspects, devrait être officialisé lors de la venue du président gabonais de transition, annoncée pour la fin de ce mois de septembre ou début octobre 2024. Washington damerait ainsi le pion à Pékin, dont plusieurs sources médiatiques et diplomatiques occidentales disent qu’il projetait de réchauffer le projet d’installation d’une base navale chinoise à Port-Gentil. Rappelons que ce dossier avait été scellé en 2023 par l’ex-président Ali Bongo Ondimba, le coup d’Etat l’a stoppé net.
Reste que la Chine garde son rang de premier client (33% des exportations gabonaises) et premier partenaire commercial du Gabon. Lors d’une réunion économique bilatérale organisée le 3 septembre 2024 à Pékin, à la veille du FOCAC, les autorités gabonaises avaient annoncé la signature avec des entreprises chinoises d’une pléthore d’accords d’investissement, d’un montant global de 4,3 milliards de dollars. Donc la Chine est loin de déserter le terrain face aux USA.
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