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Gabon : Après le coup d’Etat la lumière constitutionnelle, alors que le Mali, la Guinée et le Burkina Faso s’enfoncent

Gabon : Après le coup d’Etat la lumière constitutionnelle, alors que le Mali, la Guinée et le Burkina Faso s’enfoncent

Quand on vous disait que la junte gabonaise est différente des militaires qui campent au Mali, en Guinée, au Niger et au Burkina Faso. Le général Brice Oligui Nguema, qui a mis un terme au long règne du clan Bongo (54 ans tout de même), avait promis dans la foulée du coup d’Etat de ne pas se cramponner au pouvoir. Il s’était engagé à clore rapidement la période de transition – 2 ans au maximum -, à organiser un Dialogue national et des élections pour rendre le pouvoir aux civils. Le général a déclenché le compte à rebours hier mardi 2 avril à Libreville…

Du nouveau dans ce petit pays d’Afrique centrale, après le putsch qui a délogé l’ex-président Ali Bongo Ondimba et les prédateurs autour de lui. “Nous avons là, l’occasion historique de léguer à la postérité un Gabon plus juste, plus fraternel et prospère“, commente Jean Patrick IBa-Ba, Archevêque de Libreville, président des travaux du Dialogue national. En route vers le retour à l’ordre constitutionnel.

Tout ce beau monde est pétri d’espoir et chemine vers la sortie définitive de l’interminable et sombre règne des Bongo, des aspirations légitimes pour ce pays qui a les moyens d’offrir un avenir radieux à ses 2,3 millions d’habitants. “C’est vraiment une grande messe où le Gabon fait asseoir tous ses fils, pour que nous parlions d’une même voix“, embraye Armelle Yembi Yembi, sénatrice de la transition.

Plus de 4000 citoyens se sont massés dans le palais des sports de Libreville pour le Top départ du Dialogue national. Seuls 600 délégués, représentant les commissions, participeront aux ateliers pour dessiner les contours de la future République, rapporte Africa News ce mercredi…

Nous venons de passer 54ans de difficultés, il faut remonter la pente, il n’y a pas de fatalité, je pense que les choses peuvent se faire. En termes de développement, vous voyez un peu l’affermissement qui se montre, donc c’était simplement une question de vision, une question de volonté“, a confié Nicaise Moulombi, membre de la société civile.

Il sera également question de préoccupations socio-économiques. Les Gabonais espèrent qu’après cette grand-messe il y aura enfin une meilleure répartition des recettes confortables du pays (qui exporte du pétrole, manganèse, bois précieux, etc.). “Il est temps que les richesses du Gabon profitent aux Gabonais. Il est temps que l’argent du pétrole profite au peuple gabonais“, a dit Sylvain Mayabi Binet, syndicaliste.

Les résultats de ce dialogue devraient déboucher sur des textes qui seront la colonne vertébrale du projet de Constitution de la nouvelle République gabonaise ; puis place au référendum pour bétonner les choix de la population. Une trajectoire qui n’a rien avec celle des autres putschistes en Afrique de l’Ouest…

Au Mali le colonel Assimi Goïta joue toujours à cache-cache avec la CEDEAO et fait tout pour garder son fauteuil. Au Niger la junte multiplie ses ennemis (après avoir viré les soldats français ils veulent éjecter les Américains) alors que le pays a des problèmes plus criants. En Guinée le général autoproclamé Mamady Doumbouya renforce son emprise sur tous les leviers du pouvoir. Au Burkina Faso le capitaine Ibrahima Traoré s’occupe de tout sauf du calendrier pour restituer le pouvoir aux civils.

Le général Doumbouya et les émissaires des putschistes de la région étaient hier au Sénégal pour assister à l’investiture du nouveau président de la République. Ils auraient mieux fait de s’inspirer du modèle démocratique et des alternances pacifiques au pays de Léopold Sédar Senghor, ça les grandirait, ça grandirait l’Afrique…

 

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