Il semble que la défaillance des équilibres financiers de l’État commence à prendre un tournant décisif, en particulier après le constat par plusieurs économistes du blocage en matière de mobilisation des ressources d’emprunt notamment étrangères. Les experts prévoient que les négociations attendues avec le Fonds monétaire international (FMI) lors des prochaines assises du printemps semblent complexes.
Dans le même contexte, les données financières et monétaires publiées lundi 29 mars 2021 par la Banque centrale de Tunisie (BCT) ont montré que les dettes de l’État envers les banques jusqu’au 25 mars 2021 s’élevaient à 18,6 milliards de dinars. Un montant record sachant que la valeur de ces dettes, était accours de la même période de l’année 2019, de 14,2 milliards de dinars, ce qui représente une augmentation de 4,4 milliards de dinars soit 31%.
Il est à noter que les autorités ont accentué depuis quelques mois le recours aux banques pour financer le déficit budgétaire, un budget préparé loin de la moindre hypothèse réaliste ou réalisable, notamment en ce qui concerne le coût de la subvention des carburants et de la mobilisation des ressources extérieures, étant donné que le gouvernement avait, début février, emprunté 1302 millions de dinars en devises auprès des banques tunisiennes pour rembourser des emprunts antérieurs qui avaient été empruntés aux mêmes banques tout en reportant le paiement de 308 millions de dinars à l’année 2027 .
Malgré l’avertissement des experts et de la Banque centrale de Tunisie du risque du recours de l’Etat à l’emprunt auprès des banques ce qui nuirait à la capacité de ces banques à financer les investissements et à financer les entreprises, les responsables ne prêtent aucune attention à ces avertissements.
La montant du remboursement des dettes extérieures a augmenté, selon les données publiées par la Banque centrale de Tunisie, à 1730 millions de dinars, soit une augmentation de 15%. Les mêmes données montrent également que le compte courant du Trésor public est devenu presque vide du fait qu’il ne dépasse pas 128 millions de dinars, alors que la valeur de la pénurie de liquidités est d’environ 7843 millions de dinars et que la valeur des liquidités circulant en dehors du système bancaire est équivalente à 15931 millions de dinars.
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