Cela fait des mois qu’Israël campe devant la porte de l’Union africaine (UA), pour y être admis en tant qu’observateur. Pour le moment ça suffirait au bonheur de Tel Aviv, qui se livre à un lobbying d’enfer sur le continent africain depuis l’été dernier. Mais des nations africaines, notamment l’Algérie et l’Afrique du Sud, se sont mises au travers du chemin d’Israël, ulcérées par le sort des Palestiniens condamné moult fois par les résolutions de l’ONU mais aussi par l’UA. Alger a engrangé une grande victoire diplomatique hier dimanche 6 février…
C’est un camouflet pour le président de la Commission africaine, le Tchadien Moussa Faki, qui avait pris l’initiative en juillet dernier de mettre Israël sur orbite pour décrocher un statut de membre observateur. Les chefs d’État africains, qui se sont réunis à Addis-Abeba, en Ethiopie, ont décidé de revenir sur cette décision très controversée et qui risquait de plomber la marche de l’UA…
La Tunisie, qui vient d’être élue au Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, défend la même cause que l’Algérie, aux côtés des Palestiniens, mais Tunis qui est déjà dans l’oeil du cyclone et a désespérément besoin de l’appui financier du FMI – donc des USA, donc d’Israël – et de l’Union européenne ne peut pas s’autoriser à donner de la voix dans cette affaire. Sans parler du fait que la possibilité pour l’exécutif tunisien de se diriger vers le Club de Paris, où trône Israël, n’est pas complètement à écarter. Alors ce que ne peut pas faire Tunis pour bloquer Tel Aviv, c’est le frère algérien, en la personne du président Abdelmadjid Tebboune, qui le fait à sa place…
Mais attention, l’affaire n’est pas pliée pour autant. Il a été décidé de mettre en place une commission pour plancher sur l’épineuse question de l’admission d’Israël. Tebboune fait partie des 7 présidents africains qui vont travailler sur ce dossier. Le président tunisien, Kais Saied, pourra compter sur lui pour porter la voix des adversaires d’Israël…
Aux côtes de Tebboune il y aura les présidents sénégalais Macky Sall (en sa qualité de président en exercice de l’UA), sud-africain Cyril Ramaphosa (un anti-israélien notoire), rwandais Paul Kagame, congolais Felix Tshisekedi, nigérian Muhammadu Buhari et camerounais Paul Biya. Nul doute que dans les mois à venir on verra beaucoup les diplomates israéliens arpenter les capitales de ces pays pour plaider leur cause…
De cette affaire dépendent l’avenir de Tel Aviv sur le continent africain mais aussi le devenir de l’UA avec ces germes de la division autour d’Israël, alors que la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine) est dans toutes les têtes…
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires