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Jusqu’où Saied va défendre ses hommes, va défendre l’indéfendable?

Jusqu’où Saied va défendre ses hommes, va défendre l’indéfendable?

Cette question c’est au chef de l’Etat, Kais Saied, qu’il faut la poser. En attendant nous sommes contraints de commenter le spectacle désolant offert par le gouverneur de Médenine, Saïd Ben Zayed, qui brille en ce moment par la gestion catastrophique de la tragédie de Zarzis. Le drame il ne pouvait peut-être pas l’empêcher, soit, mais gérer convenablement l’après et surtout poser des actes adaptés à ces douloureuses circonstances, ça il pouvait…

Enfin on suppose qu’il pouvait sinon il n’aurait pas sa place dans le panel choisi par le président de la République pour présider aux destinées des gouvernorats. À ce stade on est contraint d’accorder à Saïd Ben Zayed le bénéfice du doute. Mais il y a tout de même un os, un gros : Une rupture de confiance avec ses administrés. Le soupçon est là, bien en évidence et ça c’est le pire poison pour un responsable de ce calibre. C’est aussi le cas à Sfax, avec ces bisbilles entre le gouverneur et l’UGTT, un conflit ouvert qui peut aller très loin…

Que fait-on quand la confiance est rompue ? Est-ce qu’on continue comme si de rien n’était, dans une ambiance délétère qui rend de fait le gouvernorat ingouvernable ou est-ce qu’on secoue le cocotier pour faire la démonstration que les autorités agissent ? De toute évidence il faut une action forte, spectaculaire, laquelle ? C’est à l’occupant du palais de Carthage d’en décider, après tout il a pris toutes les rênes le 25 juillet 2021 pour ça aussi : Régler les problèmes des gens, trouver des solutions, même pour les missions dites impossibles.

Youssef Chahed avait coutume de couper des têtes – surtout celles des gouverneurs – à un rythme effréné ; bon, certains l’avaient bien mérité même si ça n’a pas solutionné tous les pépins de leurs administrés, le pays n’en serait pas là sinon, mais lui au moins expérimentait des choses, il ne les réussissait pas toutes mais après tout qui ne tente rien n’a rien. C’est toujours mieux que l’immobilisme, cette sensation mortifère qui engourdit actuellement le pays.

Personne ne demande au président de la République de marcher sur les pas de Chahed, ce ne serait pas raisonnable politiquement ni tenable dans la durée, qui voudrait encore travailler avec lui s’il se mettait à “massacrer” à tout-va autour de lui ? Mais de toute évidence il devra dire ou faire quelque chose s’il veut se donner une chance d’impulser une dynamique positive. En attendant il y a toutes ces affaires scabreuses dans lesquelles on cite de hauts responsables et que Saied refuse obstinément de commenter, et encore moins solutionner…

Vu d’ici c’est comme si toute réaction de sa part signifierait un recul, de la faiblesse ou des erreurs dans le choix de ses collaborateurs. Il ne s’agit nullement de cela, bien au contraire se remettre en cause, rectifier et corriger c’est la marque des grands, de ceux qui ont assez de clairvoyance pour éclairer le chemin des autres. L’ouverture d’esprit, le sens de l’écoute, de bons conseils et de bons conseillers sont les meilleures armes pour tout dirigeant qui a de grandes ambitions. Tous ceux qui ont été balayés par le vent de l’histoire ont commis la faute fatale de s’enfermer dans une tour d’ivoire.

 

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