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La Chine c’est ça aussi : 1,9 million d’euros d’amende pour une blague sur l’armée

La Chine c’est ça aussi : 1,9 million d’euros d’amende pour une blague sur l’armée

Les activistes politiques et dissidents chinois – ils sont de moins en moins nombreux – testent parfois les limites de la liberté d’expression en Chine et à chaque fois ils se font taper sur les doigts. Un humoriste, Li Haoshi, vient de prouver au monde que la Chine reste ce qu’elle est. Pour une petite blague sur l’armée il a écopé d’une amende très salée : 14,7 millions de yuans (1,9 million d’euros)…

Le comique, qui porte le nom de scène “House”, a indirectement mentionné l’armée dans un spectacle de stand-up donné samedi dernier à Pékin. Mal lui en a pris. On ne badine pas avec les valeurs de l’Armée populaire de libération. La sanction a été immédiate. La Chine veut bien faire affaire avec tous ceux qui le veulent, s’ouvrir à tous les investisseurs qui le veulent mais pas question de transiger sur l’armée… et tout le reste d’ailleurs.

La société qui produit “House”, Xiaoguo Culture Media, devra signer ce gros chèque. La police de Pékin a indiqué mercredi dernier sur le réseau social Weibo que pour autant elle n’en a pas terminé avec l’humoriste, il y aura une instruction judiciaire, «conformément à la loi». Quant à sa boîte de production, plus question d’organiser quelque spectacle que ce soit jusqu’à nouvel ordre, ni à Pékin ni à Shanghai.

Dans un pays où le tout-puissant Parti communiste a des yeux et des oreilles partout, les bureaux municipaux de la culture et du tourisme traquent les moindres écarts. En l’occurrence c’est le bureau de Pékin qui a exigé cette amende après la délation d’un spectateur. Ce “citoyen modèle” a signalé aux autorités que la blague de Li Haoshi est sortie des clous et qu’elle a «un mauvais impact social».

Pourtant la société de production et l’humoriste avaient tenté d’éteindre l’incendie avant que l’amende s’abatte sur eux, ils avaient présenté leurs plates excuses en qualifiant leur plaisanterie de «métaphore inappropriée». «Nous avons demandé à Li Haoshi de réfléchir sur lui-même et interrompu tous ses travaux d’acteur jusqu’à nouvel ordre», avait ajouté lundi dernier Xiaoguo Culture Media dans un communiqué. Mais rien n’y a fait, les autorités ont tenu à frapper fort, pour l’exemple.

Le bureau municipal de la culture et du tourisme est d’avis que la blague est allée trop loin et qu’il n’est pas tolérable que les spectacles heurtent «les sentiments nationaux» et touchent “l’honneur” et les “intérêts nationaux“. «Nous ne permettrons jamais à une entreprise ou à un individu de dénigrer gratuitement l’image glorieuse de l’armée populaire sur la scène de la capitale, (et) de blesser les sentiments profonds du peuple à l’égard de son armée», ont clamé les autorités.

A noter que sur Weibo, un réseau social scruté en permanence par les pouvoirs publics, une pluie de commentaires appuient le tour de vis des autorités en arguant qu’il est «juste de punir quelqu’un qui commet des erreurs». Un hashtag sur cette affaire a battu tous les sujets évoqués mercredi dernier sur Weibo, avec plus de 700 millions de recherches. C’est aussi ça la Chine…

 

 

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