Economie

La Chine peut-elle s’écarter de l’occident ?

La Chine peut-elle s’écarter de l’occident ?

La Chine est une puissance capitale qui est en train de se révéler au monde au XXIe siècle. Aujourd’hui, les perspectives de croissance du pays, mais aussi ses nombreux défis soulèvent un grand débat et ce, parallèlement à la guerre technologique et économique entre la Chine et l’Occident qui a été portée par les États-Unis fin juin 2023.

La pandémie en 2020 et la politique stricte de la Chine en matière de zéro covid ont suscité des inquiétudes parmi les entreprises et les gouvernements à l’international, entraînant une fuite des capitaux et de l’industrie hors du territoire chinois. En 2022, la position ambiguë de Pékin sur la guerre en Ukraine a incité l’Occident à envisager sérieusement les moyens de réduire sa dépendance économique à l’égard de la Chine.

Chine vs Europe

Le monde s’observe, le monde s’enferme. Les blocs et les puissances comptent de plus en plus sur leur consommation nationale pour porter l’économie, sur fond de politique de restriction des échanges pour protéger leurs intérêts stratégiques face à leurs rivaux.

La Chine n’a levé sa politique zéro covid qu’en décembre 2022 et c’est très récent. Le fort rebond attendu du pays après les restrictions imposées par la pandémie peine à se concrétiser à cause du contexte mondial explosif.

Le Parti communiste chinois s’est fixé un objectif conservateur, mais aussi réaliste, de croissance de 5% en 2023. Alors, pour le moment, évidemment, on n’a pas la croissance annuelle de 2023, il faudra le voir en fin d’année, mais la croissance au premier trimestre est de 4,5%, c’est-à-dire un tout petit peu moins que cet objectif qui est déjà conservateur. Et tout cela malgré une tentative de dynamiser la consommation des ménages et la consommation nationale.

Interdépendance et découplage

Il existe une interdépendance très forte entre l’Europe et la Chine. Déjà, il y a deux nuances sur les termes à employer par l’Union européenne et les États-Unis dans le cadre de leur politique vis-à-vis de la Chine. Le terme utilisé depuis quelques mois au sein de l’Union européenne et de l’administration européenne pour s’opposer à cette interdépendance est le « Découplage ».

Il s’agit de la diminution du risque, plus simplement, il s’agit de la recherche d’une diversification des chaînes d’approvisionnement, en renforçant les industries nationales et en élaborant des outils politiques pour dissuader les produits chinois d’arriver jusqu’à nous, tout en maintenant le commerce avec la Chine, qui est incontournable. Le terme utilisé par les États-Unis est aussi le « Découplage », et ce dans le sens de la suppression du couplage entre les deux circuits américains et chinois. L’objectif américain est donc clairement d’éliminer l’interdépendance économique avec la Chine, en utilisant notamment des tarifs douaniers, des sanctions, des restrictions à l’investissement et un contrôle des exportations.

Il est probable qu’en raison de son alliance avec les États-Unis, l’Union européenne s’engage également pleinement dans le découplage, mais pour le moment, ce n’est pas encore d’actualité. C’est parce que la Chine est bien consciente que l’Union européenne peut lui fermer ses portes que le Premier ministre chinois s’est rendu à Berlin puis à Paris à la fin de juin pour s’assurer de bonnes exportations chinoises en Europe.

Chine, USA et investissement direct étranger

En 2022, les États-Unis ont été le deuxième importateur de produits chinois, représentant plus de 15% des exportations chinoises. Ils étaient également la troisième source d’investissement direct étranger en Chine, représentant 10% de l’ensemble des investissements directs étrangers pour la Chine.

L’Union européenne est également le premier marché d’exportation de la Chine, représentant plus de 20% des exportations chinoises. De plus, l’Union européenne est la deuxième source d’IDE pour la Chine, représentant 15% de ces investissements.

Il faut comprendre que la Chine, du point de vue occidental, est avant tout une nation marchande. Les exportations sont le moteur de son économie, tandis que les investissements étrangers apportent des capitaux pour aider les entreprises chinoises à se développer et à devenir plus compétitives. Environ un tiers de la main-d’œuvre chinoise est employé dans l’industrie manufacturière, qui représente une part importante des exportations totales de la Chine en 2021.

La Chine a toujours besoin des investissements étrangers pour stimuler sa croissance, mais elle est confrontée à plusieurs défis. Le ralentissement de la croissance économique est probablement sa principale préoccupation. Le pays est passé d’une croissance à deux chiffres au début des années 2000 à 4,5% en 2023. Couplé au climat international de moins en moins favorable aux échanges et au vieillissement de la population, il n’y a pas de solution miracle.

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