La troisième sera peut-être la bonne pour l’extrême droite. Après avoir perdu à deux reprises au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron (2017 et 2022), Marine Le Pen croit fermement que la prochaine élection est pour elle. Et d’ailleurs elle n’est pas la seule à nourrir cette croyance, beaucoup de Français aussi. Et le fait que l’actuel président ne soit plus sur son chemin – il fait son dernier mandat – est déjà en soi une rampe de lancement. “L’alternance, c’est nous“, brandit Le Pen…
“En nous donnant le groupe d’opposition le plus important, les Français nous ont clairement désigné comme la force d’alternance. Quand ce ne sera plus Emmanuel Macron, ce sera nous ! Nous sommes conscients de cette responsabilité que nous assumons avec sérieux et avec détermination. Je le dis quand viendra l’heure du pouvoir, nous serons prêts pour une raison simple, nous le sommes déjà“, a clamé la patronne du Rassemblement national (RN) hier dimanche 18 septembre pour boucler des journées parlementaires hautes en couleur au Cap d’Agde…
Le Pen, à la tête du deuxième parti politique de la France – 89 députés -, s’apprête à passer le flambeau de présidente du RN, mais en tant que cheffe incontestée, nul doute qu’elle gardera l’oeil sur les moindres décisions. Par ailleurs le vrai travail se fera dans le chaudron de l’Assemblée nationale, c’est là qu’elle tentera de convaincre les électeurs sceptiques, encore nombreux, qu’elle est enfin prête pour conduire les destinées du pays. “Cela change tout. Les Français peuvent se projeter sur un potentiel gouvernement“, arguent les lieutenants de Le Pen.
Un militant du RN a déclaré que sa formation a gagné en crédibilité, mais qu’il y a encore beaucoup de boulot pour recueillir l’assentiment d’une majorité de Français. “Il faut que les Français arrivent à passer le cap. La parole s’est libérée, mais le bulletin de vote, lui, ne passe pas encore“, rapporte Europe 1.
La France de Le Pen, après Macron, ses députés en ont déjà dessiné les contours à travers leurs interventions musclées sur l’Algérie. On l’a vu aussi à travers les positions très singulières sur la guerre en Ukraine. Bon, on n’y est pas encore, on en est même très loin mais le fait est que l’idée d’installer l’extrême droite au palais de l’Elysée fait son chemin dans la tête des électeurs. Ce qui était saugrenu et surréaliste à l’époque du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le papa de Marine, est devenu un banal scénario politique tout à fait plausible…
D’ici la prochaine joute électorale, Marine Le Pen ne fera aucun cadeau au pouvoir en place ; elle a fait savoir que son groupe votera contre le prochain budget et qu’elle n’hésitera pas à user de la motion de censure si Macron décide d’imposer sa réforme des retraites…
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