A la une

La nouvelle équipe du ministère de la Santé veut sauver les apparences au dépend des vies des Tunisiens, Mechichi doit réagir immédiatement …

La nouvelle équipe du ministère de la Santé veut sauver les apparences au dépend des vies des Tunisiens, Mechichi doit réagir immédiatement …

Ces derniers jours, les responsables du ministère de la Santé se font discrets pour éviter de parler de la montée du nombre de décès et des cas de contaminations dus au Covid-19 jamais connues en Tunisie.

D’ailleurs, lors de la dernière conférence de presse tenue mercredi dernier, Nissaf Ben Alaya a tout simplement refusé de répondre à la question du journaliste concernant les disponibilités réelles des lits de réanimation Covid-19. Dans un autre cas, il n’a pas été question de refus de répondre à une question mais carrément de communiquer avec les médias. Tel a été le cas de la Directrice de Médecine Scolaire et Universitaire contactée à propos des préparatifs de la rentrée en situation de Covid-19  et qui s’est désengagée de tout exercice de communication

Nouvelle stratégie de communication ou une déroute communicationnelle !

Depuis quelques semaines, une nouvelle culture de la communication en catimini s’instaure au Ministère de la santé : 48 heures passent, souvent, sans que le ministère ne donne aucune nouvelle de la situation. L’information n’est disponible nulle part ailleurs même sur le site de l’OMS qui se trouve carrément consommateur de l’information !

Il est à rappeler qu’on n’est plus dans le scénario de la vague 1 ! On dénombre actuellement plus de 12.479 cas et plus de 174 décès.

Le Ministère ne rate cependant pas une occasion, lors de la publication des bulletins sanitaire pour dire qu’il est la seule source fiable d’information. Une source muette !!!

On constate avec l’arrivée de la nouvelle équipe du ministère de la Santé que la structure des bilans publiés a changé, les informations suivantes ont disparu des nouveaux bilans Covid:

  • Les statistiques par région
  • Le nombre d’analyses des malades pour vérifier s’ils sont guéris
  • Le nombre de malades asymptomatiques et symptomatiques
  • Les profils des personnes décédées et des malades

La suppression de ces indicateurs des bilans pourrait être interprétée par une intention de cacher des informations importantes pour ne pas affronter la colère de la population, des médias et de la société civile face à la situation sanitaire qui empire, inquiète et constitue un terrain favorable à toutes les spéculations…

La dernière déclaration de la nouvelle équipe du ministère : « On ne va plus tester les personnes asymptomatiques, on testera principalement les symptomatiques parceque les kits coûtent chers et que l’Etat n’a pas les moyens » a surpris les avertis, sachant que la majorité des pays dans le monde pratiquent le dépistage massif. Quel message veut-on passer ?

La communauté médicale sidérée, se lâche sur les réseaux sociaux

De nombreux médecins lancent des cris d’alertes sur les réseaux sociaux pour se faire entendre :

  • L’Etat est responsable en premier lieu de la vie et de la santé de ses citoyens : il est impensable de refuser l’entrée à l’hôpital à un tunisien malade quelle que soit sa maladie. C’est un crime qui doit être jugé . Il s’agit de ‘‘Non assistance à personne en danger’’.
  • Un asymptomatique peut contaminer tout son entourage familial, professionnel, pendant le transport, s’il n’est pas au courant qu’il est positif.
  • Il faut passer aux dépistages massifs et ne jamais diminuer le nombre de tests qui est déjà jugé trop bas.

D’un pays cité comme référence en matière de santé à un pays pointé du doigts pour son laisser aller :

Dans tous les pays qui respectent leurs citoyens, la stratégie est la même :

  • Bilan Covid annoncé aux citoyens chaque jour à la même heure
  • Dépistage massif
  • Confinement des personnes positives, même les asymptomatiques, pour éviter de nouvelles contaminations
  • Application des mesures préventives : distanciation sociale, port des masques …
  • L’Etat veille à l’application de ces règles (confinement des cas contaminés, port des masques, les amendes pour ceux qui ne respectent pas ces règles …)

L’heure est grave, Mechichi doit intervenir

Les responsables du ministère de la Santé semblent opter pour la politique de l’autruche : moins ils font le dépistage, moins les statistiques sont précises, moins « graves » seront les bilans.

Cela ne les déresponsabilise pas pour autant et ne résout pas la situation. Des tunisiens continueront à mourir, parfois sans même connaître les causes de leurs décès.

Ce silence coupable du Ministère de la Santé a poussé même la ville de Bennane à communiquer sur sa page Facebook son propre bulletin avec rn guise de cerise sur le gâteau, l’identité des personnes infectées par la COVID-19 ! Un excès de communication, épinglé par l’INDP, visant selon la ville à avertir la population et à les prévenir de tout risque de contagion.

Rappelons que la communication est le nerf de la guerre de toute stratégie sanitaire réussie. Le citoyen est un acteur fondamental et un des piliers pour ralentir la propagation du virus. Il a le droit de savoir.

Ces responsables irresponsables ne sont pas dignes d’être à ces postes de commandements. Un bon commandant est avant tout un bon communicateur. On ne peut pas ne pas communiquer!

L’actuel Ministre de la Santé n’a pris aucune décision à la hauteur des enjeux. S’il n’est pas à la hauteur de la situation, le chef du gouvernement Hichem Mechichi doit le changer au plus tôt  et nommer une personne qui soit capable d’être opérationnelle et efficace immédiatement.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut