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La tentation sécuritaire pour effrayer l’adversaire alors que le vrai danger guette

La tentation sécuritaire pour effrayer l’adversaire alors que le vrai danger guette

On est à 10 jours de la fin de l’année. 10 petits jours avant que la tuile de la Loi de finances (LF) 2022 nous tombe sur la tête. Il faudra bien tenir les délais, même avec un peu de bricolage, pour garder le peu de crédibilité que la Tunisie a encore auprès des partenaires étrangers. Nous avons de grosses pointures qui savent pondre de très beaux textes lesquels pourraient passer comme une lettre à la Poste, même devant l’intraitable bailleur principal de la Tunisie, le FMI. Nos responsables “bourrés de talent” feront la même chose pour la LF 2022. Il ne faut pas s’en inquiéter. Par contre il faut s’inquiéter des moyens financiers de cette politique. Il faut aussi s’inquiéter de l’obstination du chef de l’Etat, Kais Saied, à ne parler que sécurité, défense nationale et à bander les muscles face aux adversaires, comme si ça devait être l’alpha et l’oméga de son action, comme s’il n’y avait pas d’autres priorités…

Le président de la République a reçu hier lundi 10 décembre son ministre de la Défense. Et évidemment ils ont évoqué les sujets qui relèvent de la compétence de Imed Memmiche. Le message est clair, comme si on ne le savait pas : le pays est tenu et bien tenu par le chef suprême de l’armée, Kais Saied. Il avait reçu le même ministre pas plus tard que le 14 décembre 2021, le lendemain de son allocution télévisée, pour lui marteler qu’il fallait faire respecter strictement la loi et faire rentrer tout le monde dans les rangs. Un message en direction des agitateurs du pays – les politiques surtout – qui n’ont plus que la rue pour exister politiquement, avec tous les tourments que leur infligent les forces de l’ordre. Est-ce là la seule bataille qui vaille en ce moment pour Saied ?

Par contre quand il s’agit de savoir ce que fait l’exécutif tunisien pour tenter de sauver économiquement le pays, c’est motus et bouche cousue. La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, vient de sabrer les prérogatives de ses ministres pour organiser eux-mêmes leur communication. Avant cela elle leur avait intimé l’ordre de ne plus moufter devant les syndicats sans son aval. Et on devine aisément de qui viennent toutes ces instructions. Serrage de vis à tous les étages, restrictions, démonstrations de force… C’est tout ce qui nous vient de la tête de l’exécutif pour le moment.

L’affichage est très mauvais. Cela donne du grain à moudre aux adversaires du président de la République, qui balancent des accusations terribles, fausses et dangereuses, mais qui sonnent à l’oreille des partenaires étrangers. Ces sorties nuisent certes à l’image du chef de l’Etat mais nuisent surtout à la réputation de la jeune démocratie, du pays tout entier. Messieurs/Mesdames les accusateurs avez-vous conscience de cela ? En fait c’est le cadet de leur souci, la survie politique justifiant tous les moyens. Il faut alerter sur cette dangereuse glissade de l’opposition, mais il faut aussi pointer les actes posés par l’exécutif qui créent les conditions de tous les débordements possibles et imaginables dans les semaines et mois à venir…

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