Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, Antoinette Sayeh et Ratna Sahay responsable à l’institution ont publié une note intitulée « Comment réduire les inégalités entre les genres et favoriser la croissance économique mondiale ».
Manque de débouchés économiques pour les femmes
Le manque de débouchés économiques pour les femmes est encore trop important. Cela est injuste et nuit à la croissance et à la résilience de tous. Il est admis que le simple fait de réduire les écarts dans la participation des femmes sur le marché du travail au sein des pays où les inégalités entre les genres sont plus marquées pourrait augmenter la production économique de 35% en moyenne, indique les responsables internationaux.
Les auteurs plaident ainsi pour renforcer l’investissement dans le capital humain féminin. Ils considèrent aussi que les femmes doivent pouvoir créer leur propre entreprise et travailler en dehors de leur foyer. Ainsi, les réformes de la fiscalité, des dépenses publiques, de l’infrastructure et de la réglementation du secteur financier, ainsi que des marchés du travail peuvent être bénéfiques. La mise en place de services de garde d’enfants de qualité à des prix abordables permet à davantage de femmes de travailler et crée également des emplois directs.
On appelle également à en finir avec les préjugés inconscients. Sur 190 pays étudiés, la Banque mondiale a constaté que, sur le plan juridique, les femmes étaient sur un pied d’égalité avec les hommes dans seulement 12 pays. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, les discriminations basées sur le genre au sein des institutions sociales présentent un coût de 6 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale, notent les auteurs.
Pour eux, il est en outre essentiel d’accroître la proportion de femmes occupant des postes de direction tout en rappelant que d’après une analyse du FMI, plus le nombre de femmes travaillant dans les institutions financières et participant à l’élaboration des politiques financières augmente, plus la résilience financière est renforcée. Si dans les sociétés de technologie financière, le fait d’avoir des femmes à des postes de direction mène à de meilleures performances, dans le secteur des entreprises, c’est la rentabilité qui est améliorée.
Les femmes tunisiennes souffrent de l’inactivité
Le taux d’inactivité des femmes en Tunisie est plus que le double de celui des hommes, soit 74.2% contre 29.7%, d’après une étude de l’ITCEQ élaborée au mois de mars 2021.
Les données révèlent qu’en comparaison avec l’année 2011, la population active féminine a connu une hausse de 17.2% contre une augmentation de 5% de celle des hommes en 2019. Une des conséquences de la crise sanitaire COVID-19 sur le marché du travail s’est traduite par une baisse de la population active féminine.
Entre 2011 et 2019, sur 100 actifs occupés hommes, il y a 36 actifs occupés femmes.
La répartition des emplois par catégorie socioprofessionnelle diffère fortement selon le genre et il y a un déficit d’emploi, selon l’institut, en défaveur des femmes dans la catégorie socioprofessionnelle, directeurs, cadres de direction et gérants avec un taux de sous-emploi lié au temps des femmes est supérieur à celui des hommes.
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