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L’Arabie saoudite dépense sans compter pour capter les talents de la finance mondiale

L’Arabie saoudite dépense sans compter pour capter les talents de la finance mondiale

Jusqu’où ira le très énergique prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane ? C’est son plan Vision 2030 qui nous renseigne le mieux, avec une offensive tous azimuts et sans précédent dans ce royaume ultraconservateur et même chez ses richissimes voisins. La diplomatie avec déjà des coups d’éclat retentissants, l’économie, la finance internationale, la culture… : le jeune souverain – à peine 37 ans – ne se privera de rien, ne s’interdira rien…

En témoigne cette politique pour débaucher les talents du secteur bancaire qui opèrent à Londres, New York, Paris et ailleurs dans le monde. “Les véhicules [économiques] de l’État comme son Fonds d’investissement public, dont les actifs s’élèvent à plus de 600 milliards de dollars, embauchent à un rythme effréné, recrutant souvent du personnel auprès d’entreprises étrangères basées dans le pays”, rapporte le journal économique Bloomberg.

Riyad sait qu’il ne sera pas facile de gommer la réputation de rigorisme qui colle au pays sur des sujets tels que l’homosexualité, les relations sexuelles hors mariage, la consommation d’alcool et de drogue ou même le simple fait de pratiquer une autre religion que l’islam. Tout cela refroidit les ardeurs des Occidentaux. Alors on met le paquet sur les rémunérations pour les appâter…

Le cabinet de recrutement Hays Plc confie que “la plupart des professionnels du secteur bancaire en Arabie saoudite peuvent gagner environ 20% de plus que leurs homologues dans les centres financiers occidentaux”. Pour des emplois de cadres moyens les salaires annuels moyens oscillent entre 225 000 et 255 000 dollars, soit “10 à 20 % de plus que les salaires versés à Londres dans les grandes banques pour un poste de même niveau”, ajoute la même source citée par Courrier international.

Les recruteurs ont déclaré au journal américain que même les candidats moins expérimentés peuvent décrocher des postes importants, donc une paye plus grosse que dans les autres hubs du monde. Le royaume fait aussi valoir l’inexistence de l’impôt sur le revenu, à ajouter aux primes et intéressements très substantiels

Le Fonds d’investissement public fait partie des gros pourvoyeurs d’emplois, avec un personnel qui est passé de 40 à près de 2000 salariés en une dizaine d’années. La dynamique a attiré des ténors mondiaux de la banque tels que Goldman Sachs et Citigroup. Ils commencent à s’installer à Riyad.

L’Arabie saoudite a encore du chemin à faire pour damer le pion au champion régional en matière d’attraction des travailleurs étrangers, Dubaï. Et l’argent de Ben Salmane ne résoudra pas tout, il y a aussi tous ces aspects liés à la religion et à la culture et qui terrifient les expatriés.

Beaucoup a été fait pour assouplir le cadre ultraconservateur : Les femmes peuvent maintenant conduire, aller au stade, il y a même des salles de cinéma mixtes même si les films restent sous l’oeil inquisiteur de la censure, etc. Il y a encore beaucoup de boulot pour soigner la réputation du royaume mais le prince héritier y travaille et il va vite…

 

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