Tunisie

Le Caire et Alger bénissent publiquement Kais Saied, Ennahdha fulmine

Le Caire et Alger bénissent publiquement Kais Saied, Ennahdha fulmine

Son vibrant et larmoyant appel au sénateur américain Chris Murphy ayant fait pschitt, le porte-voix de Rached Ghannouchi, Maher Madhioub, s’en prend maintenant au président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, accusé d’être l’éminence grise du chef de l’Etat tunisien, Kais Saied. Al-Sissi  s’est entretenu hier lundi 17 janvier avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra ; et ils ont justement évoqué la Tunisie dans des termes qui n’ont pas du tout plu à Madhioub…

Le porte-parole de la présidence égyptienne a confié qu’Al-Sissi et Lamamra ont épluché les grands dossiers de la région, en particulier la Libye et la Tunisie. Et patatras : Alger et le Caire ont réaffirmé leur appui au projet de Kais Saied. Le porte-voix de Ghannouchi s’est fendu d’un post sur sa page Facebook ce mardi pour dire tout le mal qu’il pense de cette caution égyptienne et algérienne : «Merci de l’intérêt que vous portez à votre cher frère mais mêlez-vous de vos affaires!».

«Depuis la disparition du président Béji Caïd Essebsi vous n’avez cessé de fouiner dans nos affaires, aidés en cela par vos structures internes et vos supports médiatiques et diplomatiques ‘arabes’, dans l’optique d’orienter les choix de la Tunisie. Pour qui vous prenez-vous et qui vous a confié la mission de veiller sur le monde arabe et de donner des leçons en choisissant un camp au détriment de l’autre ?“, a écrit Madhioub, manifestement ulcéré par les manoeuvres qu’on prête à l’homme fort de l’Egypte…

Puis le collaborateur de Ghannouchi s’est fait plus menaçant en direction du président égyptien : «Ne sous-estimez pas la force du peuple tunisien fier car celui qui a bouté le général Ben Ali hors du pouvoir ne peut pas être effrayé par ‘ses élèves’ qui  gonflés d’orgueil caressent le rêve de s’immiscer dans nos affaires»…

Curieusement Madhioub n’a pas pipé mot sur l’Algérie, alors qu’ils étaient deux à casser du sucre sur le dos d’Ennahdha, dit-il. Une chose est certaine : Cette attaque véhémente, aux allures de baroud d’honneur vu l’état de déconfiture avancée du mouvement islamiste, ne troublera pas le moins du monde Al-Sissi, lui qui avait bravé toutes les associations de défense des droits humains et la presse lors de sa première visite en France en décembre 2020. Il était même reparti avec la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction du pays…

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