Economie

Le déficit alimentaire atteint un niveau alarmant

Le déficit alimentaire atteint un niveau alarmant

Le déficit de la balance commerciale alimentaire s’est creusé, selon une note publiée vendredi 16 décembre 2022 par l’Observatoire national de l’agriculture, sous l’impact des importations d’huile végétale, de blé dur et de sucre, pour atteindre 2862,1 millions de dinars, à fin novembre 2022, contre 1952,4 millions de dinars à la même période de 2021.

L’Observatoire a indiqué dans sa note que le pourcentage de couverture des importations par les exportations, à fin novembre dernier, a atteint 64,5%, contre 66,7% en 2021. La valeur des importations alimentaires a augmenté de 37,5%, pour atteindre 8064,4 millions de dinars, qui constituaient 10,7 pour cent des importations totales, ce qui est un niveau record, en se référant aux données statistiques de l’Observatoire.

 La valeur des importations céréalières du pays s’est élevée à 4 120,8 millions de dinars, enregistrant une augmentation de 34,3% par rapport à novembre 2021. La part des importations céréalières a représenté 51,1% du total des importations alimentaires enregistrées.

La valeur des importations d’huiles végétales a augmenté, quant à elle, de 118,1% pour atteindre 1.251,6 millions de dinars, et le prix moyen des huiles végétales a augmenté de 54%. Les importations de sucre ont connu une augmentation des quantités fournies de 45%, et leurs prix ont augmenté de 55,7%, par rapport à fin novembre 2021.

Il est à noter que la Banque mondiale avait indiqué dans un récent rapport publié sur l’augmentation de l’insécurité alimentaire que l’augmentation des importations de céréales, d’huiles végétales et de sucre a provoqué une détérioration de la balance commerciale alimentaire de la Tunisie, ce qui a entraîné une baisse de l’indice de couverture des importations par les exportations, indiquant que le stress hydrique constitue un défi pour l’Afrique du Nord et du Moyen Orient.

Le taux de remplissage actuel des barrages en Tunisie n’est que de 30,1%, contre une moyenne de 43,2% au cours des trois dernières années. Au 31 octobre 2022, 44,6 millions de m3 d’eau ont été collectés dans les barrages, ce qui représente 24,2% de la moyenne (180,8 millions de m3). Selon la Banque mondiale.

Dans le même contexte, un rapport de l’organisation non gouvernementale « Greenpeace », qui a été publié récemment, prédit que la Tunisie connaîtra davantage de réchauffement et que toute perturbation future dans les régimes pluviométriques entraînera davantage de pression sur la production nationale et donc une plus grande dépendance à l’égard des importations alimentaires.

Le rapport, intitulé « On the Brink of the Abyss: The Implications of Climate Change for Six Countries in the Middle East and North Africa », a révélé que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord connaîtra un réchauffement de près du double du taux de réchauffement climatique mondial et que plusieurs pays qui ont fait l’objet de recherches, dont la Tunisie, sont vulnérables aux répercussions du changement climatique, notamment la pénurie d’eau.

Il a également souligné que les systèmes vitaux, les sociétés et leurs moyens de subsistance dans ces pays souffrent tous des effets négatifs de l’accélération du changement climatique, recommandant la nécessité d’une action urgente pour faire face au réchauffement, à la pénurie d’eau et à la menace pour la sécurité alimentaire.

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