Dans le contexte tunisien, l’importance du froid pour le développement des plantes est tout aussi cruciale que dans les pays tempérés comme la France.
Marc-Henri Doyon, un horticulteur chevronné, explique que pour une grande majorité de plantes cultivées, le froid est essentiel. Les plantes fruitières, par exemple, ont besoin d’un hiver rigoureux pour que leurs bourgeons s’épanouissent au printemps. Un pommier nécessite ainsi au moins 1.500 heures de froid en dessous de 7°C pour une floraison adéquate.
Isabelle Chuine, directrice de recherche au CNRS, souligne que l’hiver est une période stressante pour les plantes, les obligeant à arrêter leur activité et entrer en dormance. Ce repos est vital pour leur survie, les protégeant des gelées tardives. Le froid sert également de signal au printemps pour sortir de cet état de dormance. En absence de froid, les plantes ne reçoivent pas ce signal, entraînant des désordres tels que des floraisons partielles, précoces ou des malformations des fleurs, affectant la production fruitière.
Outre son rôle dans le cycle de vie des plantes, le froid a une fonction écologique importante en réduisant les populations de ravageurs tels que les pucerons. L’INRAE identifie ces ravageurs comme des organismes nuisibles pour les cultures, incluant insectes et acariens. La baisse des températures et la réduction de la durée du jour incitent les plantes à entrer en dormance, un mécanisme de défense naturel contre les aléas climatiques.
Cependant, avec le réchauffement climatique, des défis majeurs émergent. Les hivers plus doux entraînent un début précoce de la saison de croissance, rendant les cultures vulnérables aux basses températures imprévues du printemps.
La Tunisie, dont l’économie est fortement tributaire de l’agriculture, doit faire face à ces changements climatiques. Les fluctuations de température et les événements climatiques extrêmes, tels que des périodes de froid intense ou de sécheresse, peuvent avoir des répercussions considérables sur les récoltes et l’économie agricole du pays.
En conclusion, le froid, bien qu’associé à des inconvénients, est un facteur écologique essentiel pour le développement sain de la végétation.
En Tunisie, la compréhension et l’adaptation à ces conditions climatiques sont primordiales pour assurer la durabilité et la résilience de l’agriculture face aux défis posés par le réchauffement climatique. Il est donc crucial de surveiller ces changements et de développer des stratégies pour y faire face efficacement.
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